mercredi 22 février 2017

Ma Casbah...













(Suite des précédents articles)


Accompagnement

a)Pour Abdelwahab Zekagh, la question qui se pose aujourd’hui est de savoir si «la wilaya d’Alger a le staff technique pour faire le suivi et la restauration», s’interroge-t-il en soulignant que «dans les opérations de restauration, il ne s’agit pas de construire un immeuble ou une nouvelle cité, il s’agit de sauvegarde.

b)L’opération a été transférée au DTP (Département des travaux publics) qui va gérer. Cependant, il faut une assistance pour l’accompagnement. D’ailleurs, c’était cela notre préoccupation majeure que l’administratif ne suive pas le technique. Maintenant, il faudrait une assistance ; c’est-à-dire une structure habilitée avec des spécialistes de la restauration, qui ont l’habitude de faire ce travail et connaissent tout de La Casbah, de ses piliers à sons sous-sol», affirme-t-il.

Malgré des travaux d’urgence entamés depuis 2006-2007, la médina où se côtoient le bâti colonial et les douirette connaît régulièrement des détériorations de bâtisses dont les derniers remontent au séisme du mois d’août 2015. Abdelwahab Zekagh se montre rassurant : «Avec l’arrivée de Abdelkader Zoukh à la wilaya d’Alger, il y a eu beaucoup de changements ; le wali est pressé de prendre en charge la restauration de La Casbah.

C’est pour cette raison que nous proposons notre accompagnement et notre disponibilité.» L’ Ogebc est l’organisme chargé de la gestion des monuments et sites archéologiques et historiques classés, y compris ceux situés à l’intérieur d’un secteur sauvegardé. «Nous avons placé 45 gardiens pour éviter les squats, en attendant que la restauration commence. Sur place, nous connaissons les habitants, l’état de chaque maison, les travaux à entreprendre et tous les problèmes», conclut Abdelwahab Zekagh.

Dimension

«Pour avoir vécu au cœur de La Casbah, je connais son rythme et son souffle. Pour moi, La Casbah c’est l’âme d’Alger ! Ceci dit, elle a eu des accidents de l’histoire, elle en est à ce stade, mais il n’y a pas lieu de désespérer. La Casbah peut réellement être sauvée et restaurée, malgré le fait qu’elle ait été amputée de ses douirette», avoue Lounis Aït Aouadia, président de l’Association les Amis de la Rampe Louni Arezki. «Il n’y a pas un jour sans que des délégations de touristes sillonnent les rues étroites de la cité. Il y a des lieux parlants dans La Casbah, c’est une cité chargée d’histoire et de mémoire. Je dirais même que c’est une cité civilisationnelle au sens propre du terme, parce qu’elle a constitué un creusé de cohabitation de l’Algérie profonde.

Un autre paramètre s’ajoute au prestige de La Casbah, c’est le fait qu’elle soit un vivier culturel qui a connu des célèbres poètes, des chanteurs à dimension historique. Ajoutons à cela tous les grands métiers pratiqués dans le respect d’une tradition millénaire», rappelle-t-il. Pour la mémoire de La Casbah, Lounis Aït Aouadia insiste sur le fait que «cet héritage ne nous appartient pas, il nous a été légué par nos aïeux et nous devons le transmettre aux générations montantes.»

Par ailleurs, Lounis Aït Aouadia annonce qu’il y a un autre patrimoine non classé et qui fera l’objet de recherches et de valorisation. «Il y a aussi un patrimoine voisin de La Casbah, qui est le cimetière d’El Kettar, directement lié à l’histoire de la vieille cité. Parce que toutes les sépultures sont originaires de la Casbah, de Rachid Ksentini, Hadj M’hamed El Anka, H’ssicen et tant de noms illustres qui sont enterrés là-bas. C’est un pan de l’histoire qu’on ne peut ignorer. Nous avons  cette ambition de l’intégrer dans le patrimoine de La Casbah afin qu’il soit restauré et conservé», précise-t-il.

Formations

Par ailleurs, malgré la difficulté de circuler dans les rues de La Casbah à cause de l’état de certaines bâtisses, des associations œuvrent pour transmettre cet héritage à travers la sensibilisation et des formations. Des dizaines de jeunes chômeurs bénéficieront de contrats de travail pour entamer les opérations de restauration et de nettoyage de La Casbah d’Alger. Cette initiative entre dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de La Casbah qui coïncide avec le 23 février de chaque année.

Une enveloppe financière de 24 millions de dinars a été dégagée grâce au soutien de la wilaya d’Alger et du ministère de la Solidarité nationale pour enfin permettre aux jeunes d’accéder à des postes de travail et à une formation qualitative. Les jeunes en question seront répartis dans dix quartiers de La Casbah (parties) pour les nettoyer. Il faut savoir que cette opération s’inscrit dans le cadre de la consécration du plan stratégique en cours d’élaboration par l’Association «Les Amis de La Casbah» en coordination avec la commission de la wilaya d’Alger.

La formation concerne 23 spécialités, notamment dans les domaines de la pose de carrelage, de coffrage, du dessin de bâtiment et d’autres métiers d’artisanat. Des architectes, des archéologues et des enseignants de la formation professionnelle encadreront ces jeunes.

Faten Hayed
El Watan le 17.02.17 


a+b = La Depeche de Kabylie
Le DG de *l’OGEBC annonce : “Achèvement du plan permanent de sauvegarde de la Casbah d’Alger”
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“L’élaboration du plan permanent de sauvegarde de la Casbah d’Alger vient d’être achevée”. C’est du moins ce qu’a annoncé le directeur général de l’Office national de gestion et d’exploitation de biens culturels protégés (OGEBC), M. Abdelwahab Zekkar.
S’exprimant hier matin, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, M. Abdelwahab Zekkar fera savoir à cet effet, que “ce plan, qui est un instrument juridique, a été lancé en 2007. Il a été préparé par une équipe de 25 experts de différentes spécialités. Nous avons étudié la Casbah de fond en comble. Nous connaissons le mal de ce patrimoine. Nous sommes intervenus pour sauver des maisons qui risquent de tomber alors qu’elles sont encore occupées”.
“Pour protéger les biens et les personnes, nous sommes obligés d’utiliser tous les moyens. Le plan détaille les opérations à mener pour gérer les canalisations d’eau, combler les parcelles vides, lutter contre les constructions illicites et interdire l’utilisation du béton et de l’aluminium”, a expliqué l’invité de la Radio nationale, qui ajoute que “les parcelles doivent être construites pour renforcer les habitations et éviter l’effondrement en château de cartes. Cela est nécessaire car la Casbah est bâtie sur une pente”.
Tout en indiquant que le nombre des habitants de la Casbah dépasse actuellement les 50 000 habitants, M. Zekkar a reconnu que “La Casbah d’Alger est dans un état de délabrement total”. Celui-ci a dans ce sens révélé que “depuis trente ans que nous parlons de la Casbah, classée patrimoine mondial, nous ne savons pas à ce jour comment faire pour gérer et exploiter ce bien culturel”. Il enchaîne : “Nous allons revenir à la chaux, aux couleurs de l’époque, aux décorations avec mosaïques. Et là, nous avons besoin de tout le monde, de tous les métiers ainsi que de la formation professionnelle.” Il dira à ce propos, que les villes représentatives du patrimoine algérien n’ont pas disparu. “Elles sont-là, mais elles agonisent”, a-t-il déploré. Pour illustrer ses dires, l’invité de la Radio nationale a indiqué : “Dernièrement, à la Casbah d’Alger, nous sommes intervenus sur 394 maisons que nous avons renforcées dans l’attente de la restauration. Nous avons montré que c’était possible.” Selon lui, l’Agence nationale des secteurs sauvegardés qui a été créée cette semaine, aura à sa charge d’exécuter le plan de protection de la Casbah ainsi que le patrimoine d’une dizaine d’autres villes du pays (Dellys, Ghardaïa, Tlemcen, Annaba, Constantine, Béjaïa, Cherchell, Tazoult, Tipasa,). “L’Agence est un organe d’exécution de puissance publique qui gère les secteurs sauvegardés. Elle sera le seul interlocuteur en matière de sauvegarde et de contrôle. Elle aura à élaborer un plan permanent de sauvegarde dont la gestion sera assurée par les experts”, a-t-il encore expliqué. Par ailleurs, M. Abdelwahab Zekkar a annoncé : “Des mesures d’urgence ont été lancées pour restaurer la mosquée antique de Ketchaoua à Alger et sauver les minarets de l’effondrement.”
Un avis d’appel d’offres international, a-t-il dit, a été publié pour choisir les entreprises qui vont exécuter le projet de sauvegarde de cette mosquée.

L. O.
22/11/2010

*OFFICE NATIONAL DE GESTION & D'EXPLOITATION DES BIENS CULTURELS PROTEGES EPIC



Réhabilitation de la mosquée Ketchaoua : Les Turcs à la rescousse

Réhabilitation de la mosquée Ketchaoua : Les Turcs à la rescousse
Mauvaise nouvelle ! L'état de la mythique mosquée Ketchaoua, monument classé, s'aggrave. A tel point que son minaret menace de s'effondrer partiellement depuis quelque temps. La bonne nouvelle, c'est que le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville a signé un protocole d'accord avec l'Agence turque de coopération et de coordination portant restauration de la moquée Ketchaoua d'Alger.Selon les termes de l'accord, l'Agence Turque devra prendre en charge toutes les phases de l'opération de restauration, depuis les études du projet jusqu'à la remise des clés, sans contrepartie financière, soit sans aucune dépense à la charge de l'Etat, a indiqué le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune.Cette opération permettra à la partie algérienne de tirer profit de l'expérience turque en matière de restauration des mosquées en tant que pays pionnier dans la préservation de ce genre de sites historiques, a estimé M. Tebboune lors de la cérémonie de signature de l'accord.Des spécialistes désignés par le ministère de la Culture bénéficieront, à titre gracieux, d'une formation supervisée par l'Agence turque en matière de restauration. Une cellule algérienne spécialisée dans la restauration sera ensuite créée par les experts formés en vue de prendre en charge la restauration de ce genre de sites. Concernant les raison du choix de la mosquée Ketchaoua, le ministre a estimé que la "restauration de ce joyau architectural" requiert "une "grande importance" eu égard à sa dimension historique soulignant que l'engagement de la partie turque à réaliser ce projet dénote "la profondeur des relations" existant entre les deux pays.Le président de la délégation turque, Cihat Bagdat, a affirmé, pour sa part, que le projet sera réalisé dans le cadre d'un travail entre les experts algériens et turcs dans le but de préserver l'authenticité de ce chef-d''uvre architectural. Il a estimé que cet accord marquera le début d'une coopération fructueuse entre les deux pays dans le domaine de la restauration des vestiges historiques et la préservation du patrimoine humain commun.Il permettra également un échange d'expériences entre l'Algérie et la Turquie dans ce domaine à travers des opérations communes de restauration au profit d'autres pays, selon M. Bagdat. L'Agence turque engagera prochainement une série de réunions avec la partie algérienne pour discuter des différents volets du projet, notamment le choix du bureau d'étude, des entreprises de réalisation, de la date du lancement du projet et des délais de réalisation. Les deux parties comptent procéder prochainement à la signature d'autres protocoles pour la restauration de trois sites historiques à la faveur de l'accord conclu entre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, lors de la visite qu'il a effectuée en juin dernier à Alger.Pour rappel, la mosquée Ketchaoua, mélange de styles architecturaux romano-byzantin et arabo-turc, a été bâtie vers 1613 et agrandie en 1794 par le dey Hassan. Le monument, comprenant deux minarets dont la façade est décorée de mosaïques, a été transformé en 1832 en cathédrale par le colonisateur français qui, dès son débarquement en Algérie, a travaillé à la déculturation et à l'acculturation systématique du peuple pour pouvoir mieux l'asservir, le dominer et le coloniser. Ketchaoua ne sera d'ailleurs pas la seule victime de la furie destructrice de la France.
Publié dans Le Maghreb le 28 - 09 - 2013




...A suivre

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