mardi 21 février 2017

Ma Casbah...





(Suite du précédent article)





Casbah aura-t-elle droit à la réhabilitation attendue ?

Reprise par la wilaya d’Alger, La Casbah connaît une nouvelle vie sous l’impulsion de M. Zoukh. Un nouvel espoir pour certains et un énième plan de secours pour d’autres. Décrété Journée nationale de La Casbah, le 23 février prochain sera l’occasion pour faire le bilan et réitérer les engagements pris pour la restauration de cette cité.


«Aujourd’hui, La Casbah a un nouvel espoir de sortir des gestions budgétivores et se défaire des retards accumulés. La wilaya d’Alger a les moyens de redorer ce vestige majeur d’Alger. La mission principale de la wilaya d’Alger est de rassembler toutes les compétences de tous les offices et établissements nationaux afin de travailler dans une cohérence absolue. C’est ce qui a longtemps manqué à la gestion du projet de réhabilitation de La Casbah depuis le classement de l’Unesco», constate Mourad Amirouche, architecte, ancien professeur et historien.

Ce dernier a, depuis plusieurs années, suivi avec attention les projets menés au cœur de La Casbah. «L’ancienne ministre de la Culture, Khalida Toumi, avait connaissance des importants dégâts que subissait La Casbah. Pour elle, c’était un réel objectif d’arriver à un sauvetage in extremis. Cependant, sa tutelle manquait de cohésion, les intérêts personnels prenaient le dessus.

Finalement, ce sont les volontés de certains cadres et des associations de sauvegarde, qui pourtant n’ont pas assez de moyens, qui jouent un rôle important dans le nettoyage et la consolidation de l’héritage de la cité», assure M. Amirouche précisant que le fait que la tutelle passe du ministère de la Culture à la wilaya «est une prise de conscience, voire un aveu du ministre Azeddine Mihoubi sur l’incapacité de son ministère de mener à bien le projet de réhabilitation. C’est un projet titanesque qui concerne tout le monde», dit-il.

Millions

Une enveloppe financière de 1 milliard de dinars a été consacrée par les services de la wilaya d’Alger à la restauration des sites de La Casbah d’Alger qui menacent de s’effondrer, comme la maison de la moudjahida Djamila Bouhired, Hassan Pacha, de l’artiste Mahieddine Bachtarzi, ainsi que Djamaâ El Berrani, situé au cœur de la citadelle d’Alger. Cette tâche a été confiée à Mohamed Berkoune, directeur des équipements publics de la wilaya d’Alger.

L’opération d’évaluation concernera également plusieurs maisonnettes afin de définir la qualité des travaux à entreprendre. Classée au patrimoine mondial par l’Unesco en 1992, La Casbah d’Alger a été érigée secteur sauvegardé avant l’adoption du plan permanant de sauvegarde et de mise en valeur avec une enveloppe financière de 90 milliards de dinars, dont 24 millions de dinars alloués en 2013.

Ce tissu urbain, occupé par plus de 70 000 habitants sur une superficie de 105 hectares, était géré depuis 2008 par l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC) avant la mise en place, en 2013, de l’Agence nationale des secteurs sauvegardés (ANSS). «La wilaya d’Alger est beaucoup plus proche de La Casbah que l’était le ministère de la Culture, c’est tout à fait normal que la wilaya gère son plan de sauvegarde. Que La Casbah passe de la tutelle du ministère de la Culture ou à celui de la wilaya démontre que l’Etat prend en charge sa restauration. Il n’y a pas d’interruption, on est dans la continuité», constate Abdelwahab Zekagh, directeur de l’ Ogebc.


...A suivre

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