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jeudi 22 août 2019

Ma Casbah...







Sid Ali est partit...
 
Abelghani Belgaid à gauche Hadj M'hamed et Sid Ali à la derbouka


Juste un mot : le père, le fils et le cardinal

"L'hadj M'hamed El Anka et Monseigneur Duval étaient des êtres d'exception. De nombreuses années après leur disparition, les Algériens, et les Algérois en particulier, ne les oublient point. En fait, ils avaient beaucoup de points communs. Même «djellaba» sombre, mêmes lunettes aux montures épaisses et cette allure austère et digne qui forçait l'admiration et le respect. L'anecdote qui suit montre qu'au-delà des caractéristiques physiques qui les rapprochaient, il y avait entre eux une véritable complicité. Cela se passe en juillet 1963, premier anniversaire de notre indépendance. Une cérémonie officielle est organisée au palais du Peuple. Le président de la République de l'époque a convié les plus hautes personnalités du pays, dont nos deux héros bien sûr, tous deux dans leurs tenues habituelles. Lorsqu'ils se croisent au milieu de la foule bigarrée et joyeuse, El Hadj salue Monseigneur Duval en ces termes : «Bonsoir mon Cardinal.» 
Ce dernier répond posément : «Bonsoir Cardinal, vous en êtes un, vous aussi.» Le léger sourire de connivence qui accompagne leurs paroles en dit long sur la profondeur de leur relation. Une autre petite histoire nous a permis de mieux saisir la personnalité d'El Anka. Elle nous a été rapportée par son fils Sid-Ali, un homme jovial et plein d'humour. A l'époque, nous a-t-il dit, j'avais à peine huit ans, nous étions en plein été. Un matin, au réveil, mon père me demande de mettre dans un sac mon pyjama et ma brosse à dents, car je devais l'accompagner à Béjaïa où il est attendu avec son orchestre pour animer une fête. J'ai beau insisté pour qu'il m'explique la nécessité de ma présence là-bas, il ne répond pas à mes questions. Il me dit de me dépêcher, parce qu'il ne voulait pas rater le train.
A notre arrivée au Square, mon père s'arrête un moment devant un kiosque et achète deux boîtes d'allumettes. Son omportement m'intrigue. Pourquoi a-t-il acheté deux boîtes d'allumettes au lieu d'une comme tout le monde ? Mais je ne trouve pas de réponse à cette question. Nous dégringolons les escaliers menant à la gare. Son orchestre est là, sur le quai. A peine sommes-nous montés dans le train que le contrôleur siffle le départ. Nous empruntons alors le couloir qui longe les compartiments et nous avançons jusqu'à ce que mon père en trouve un inoccupé. Nous nous installons, et là, il m'explique enfin pourquoi je suis avec lui. Alilou étant indisponible, je devais le remplacer à la derbouka ! N'en croyant pas mes oreilles, je lui rétorque que je ne peux pas, que je n'y connais rien, que ce sera une catastrophe.
Lui, tranquille et imperturbable, me dit que ce n'est pas compliqué, qu'il allait m'apprendre l'essentiel. Et joignant le geste à la parole, il sort les deux boîtes d'allumettes de sa poche et m'en tend une. Commence alors une séance d'entraînement qui va durer deux heures. De sa main droite, il donne des petits coups secs sur la boîte d'allumettes qu'il tient de sa main gauche et me demande de répéter après lui. Puis, il change de tempo et je le suis. Les exercices se succèdent et nous passons en revue différents rythmes de la musique chaâbie. Parfois, il chantonne à voix basse et je dois l'accompagner. Je dois faire la balance, «el mizan».
Lorsqu'il estima que j'étais suffisamment dans le bain, il sort son mandole et me tend la derbouka. Nous interprétons alors le fameux morceau d'ouverture que connaissent tous les amateurs de chaâbi. Mon père m'encourage du regard et de la tête, et lorsque nous nous arrêtons, il me félicite pour mon sens du rythme. Il ajoute avec un petit sourire amusé : «Tu verras, tout ira bien ce soir. La seule chose que je crains, c'est que tu ne tiennes pas le coup physiquement après minuit.» Il étale alors son foulard sur la banquette et me demande de me reposer. Voilà comment Sid Ali Halo a joué pour la première fois avec son père. Une photo de l'époque nous les montre tous les deux, assis côte à côte. Ils ont fière allure, le père et le fils, avec leur «chéchia stamboul» sur la tête, portée de la même façon."




Boudjemaâ Karèche
El Watan le 22 - 11 - 2012




Il est partit le deuxième jour de l'Aïd El Adha, le 12 aout 2019, peut être un symbole,lui un boute-en-train , il nous a fait une dernière farce !
, Quelques semaines auparavant, en rendant visite à Mon Ami de toujours, Krimo, pour les intimes, Boukemiche, j'ai appris que Sid Ali était très malade, je lui avais demander de me communiquer son numéro d'appel, afin de m’enquérir de son état.
En apprenons cette mauvaise nouvelle, quoique j'avais un pressentiment qu'il n'allait pas très bien du tout, j'ai revu ce qui suit ;
Notre première rencontre, un jour en rendant visite au fils de mon cousin ,maternel, Omar Boukasse enlevé par la soldatesque française est porter disparu à ce jour, Abderahmane Boukasse chez qui demeurait la famille de El Hadj M'hamed.au 4 rue Tombouctou, à la Casbah bien sur !
Bien plus tard au cours d'une des rencontre, il m'avait informer que Hadj M'Hamed serait né rue Marmol (Zenquet Sidi Ramdane),actuellement rue Madjen Abdelkader, en la demeure de la famille Sidhoum.
Puis la cité Perez, comme voisin les Rimani, dont l'un des fils un "amoureux" de Hadj M'Hamed ,Nouredine qui deviendra le percussionniste de Amar Ezzahi, à ses débuts.
Enfin Bains Romains sera un dernière destination.









samedi 7 juillet 2018

Hassen Lalmas...Azeffoun les environs...La Casbah !





Un résumé de sa biographie
Hassen Lalmas (ou Lahcene Lalmas), né le 12 mars 1943 à Alger, est un ancien footballeur algérien qui évoluait au poste de meneur de jeu, il était surnommé El Kebch (le bélier).

Après avoir débuté à l'OM Ruisseau, Lalmas a fait les beaux jours du Chabab Riadhi de Belouizdad et de l'équipe nationale algérienne dans les années soixante, il est considéré, avec Rabah Madjer et Lakhdar Belloumi, les héros des Fenecs de la coupe du monde 1982 (et de la victoire face à la RFA), comme l'un des meilleurs footballeurs algériens de l'histoire.

Hassen Lalmas est le meilleur buteur en Algérie avec 150 buts en championnat, il détient également le record de buts marqués en finale de coupe d’Algérie (6 buts en 3 finales).

En 1993, un vote de plus de 350 techniciens, entraîneurs et joueurs Algériens (organisé par l'hebdomadaire sportif Echibek) l'a consacré meilleur joueur algérien de tous les temps.

Hassen Lalmas se distinguait surtout par une très forte personnalité sur et en dehors du terrain, meneur de jeu du grand CRB et finisseur hors-pair, Lalmas, qui n'était qu'une étoile dans une constellation, était très respecté par ses adversaires et coéquipiers.
Il a été l'un des rares joueurs à pouvoir inverser le résultat d'un match, lors de la saison 1969-70, le Chabab qui était invaincu était mené à Sétif par 3 buts à 0 à la mi-temps, Hassen qui n'était que remplaçant entra en jeu, au final le score était de 3-3.


Hassen Lalmas sur la photo on reconnait un autre Hassen , Tahir





mercredi 13 mai 2015

Azeffoun...Aghribs





 Mohand Tahar Tazerout








 (Suite des précédents articles et fin)


Quelques uns des livres écrits par Mohand Tazerout, exposés à la Bibliothèque nationale. Une dizaine des livres de ces penseurs seront réédités en Algérie

Le président de l’APC d’Aghribs, M.Irmeche Rabah, qui a tenu à être présent à la conférence en compagnie d’un grands nombre de cousins et proches de Mohand Tazerout, n’a pas caché sa satisfaction quant à la tenue de ce rendez-vous. ” Quand je suis arrivé et vu ses livres, tellement nombreux, exposés, j’ai eu à la fois un sentiment de fierté mais aussi de culpabilité. La fierté de savoir ce qu’a réalisé l’enfant de ma région, et la culpabilité de ne rien connaitre de lui “, dit-il.  ”Aujourd’hui, nous devons creuser encore plus pour arracher Mohand Tazerout à l’oubli. Non pas seulement lui, mais beaucoup d’autres sommités qu’a donné notre commune, à l’image de Mohamed Issiakhem, El Hadj Mhamed El Anka, Hnifa, Mohand Said Ouabdoune, Mohamed Iguerbouchène, etc “,  renchérit-il.

De son coté, Idir Tazerout, cousin du penseur et membre de l’Association Mohand Tazerout, déclare: “Qui ne voudrait pas partir à la quête de la mémoire atavique, de notre universalité et de notre appartenance à la vieille sagesse? L’immense pensée de Mohand Tazerout et bien d’autres universalistes sacrifiés sur l’autel d’une amnésie “acculturante”, nous interpelle, aujourd’hui, plus que jamais pour des lendemains meilleurs.” “Cette journée dédiée au philosophe, sociologue et « civilisationiste » Mohand Tazerout représente notre premier pas pour l’arracher de l’oubli. C’est à la fois un devoir et une mission”, dit-il encore.







Par Arezki Ibersiene
algerie-focus. 12 avril 2015 





Ses œuvres

    Quelques conditions méconnues d'un rapprochement franco-allemand, par Tazerout, 1931
    Le déclin de l'Occident : Esquisse d'une morphologie de l'histoire universelle, de Oswald Spengler, traduit de l'allemand par Mohand Tazerout, Gallimard, Paris,1933.
    Sociologie relationnelle, par Leopold von Wiese,... Traducteur M. Tazerout de Leopold Max Walther von Wiese und Kaiserswaldau et Mohand Tazerout, 1932.
    Au congrès des civilisés, 4 tomes, 1956.
    Histoire politique de l'Afrique du Nord, 1961.
    Le capitalisme mondial du XIVe siècle à nos jours, 1958.
    Manifeste contre le racisme, 1963
    La philosophie amoureuse de l'antiquité, 1958
    Les Éducateurs sociaux de l'Allemagne moderne: L'Éducation vitaliste, 1948.
    Le communisme soviétique et la sociologie de la coexistence pacifique, 1959.
    L'éducation idéaliste, 1943.
    La foi religieuse du Proche-Orient, 1956.
    La métaphysique intellectuelle d'Extrême-Orient, 1955.
    Critique de l'éducation allemande, de Kant à Hitler, 1946.
    Les problèmes de la coexistence pacifique: le mal et la foi en sa guérison possible, 1956.
    L'état de demain: théorie et réalisation d'une démocratie parlementaire en France, 1936.
    Afrique contemporaine, 1971
    Communisme soviétique et la sociologie de la coexistence pacifique, 1956.
    Karl Dunkmann et l'"Institut de sociologie appliquée", 1936
    La Pensée politique de Moeller Van den Bruck, 1936.
    L'Œuvre de Dilthey (contribution à l'histoire de la sociologie en Allemagne), 1938.
    Théorie économique d'Henry Grossmann', in Revue internationale de sociologie 1930, Mai-Juin, pp. 308-315.




Sources Wikipedia

Azeffoun...Aghribs




 Mohand Tahar Tazerout





 (Suite des précédents messages)


La journée scientifique organisée, hier samedi à la bibliothèque nationale, a permis de jeter la lumière sur un pan de la vie et l’œuvre du grand penseur algérien Mohand Tazerout, inconnu dans son propre pays.

Les chercheurs-universitaires, invités à l’occasion, se sont penchés sur l’œuvre colossale léguée par ce penseur polyglotte, qui a beaucoup voyagé, et vécu dans de nombreux pays tels l’Egypte, l’Iran, la Chine, la France, l’Allemagne, la Tunisie, le Maroc et bien d’autres.

Mohand Tazerout a écrit une vingtaine d’ouvrages de grande portée intellectuelle, tels “L’Algérie de demain”, édité en 1930; “Histoire politique de l’Afrique du Nord”, publié en 1961; ”Manifeste contre le racisme”, publiée également en 1961. Ce dernier titre est “un livre qui est, on ne peut plus d’actualité “, affirment les conférenciers. Il a également traduit de la langue allemande vers la langue française de grandes pointures de la philosophie, tel Oswald Spengler, ”Le déclin de l’Occident : Esquisse d’une morphologie de l’histoire universelle”, Editions Gallimard, en 1933, ou encore « Sociologie relationnelle, par Leopold von Wiese » en 1931.

«C’est le premier algérien à avoir fait des lectures de la société et de la culture occidentale de l’intérieur, à travers ses ouvrages», affirme Fodil Boumala, chercheur-universitaire. «Les langues et les voyages sont, pour lui, un moyen d’affranchissement de la culture coloniale française. Il voulait être libre et il a trouvé sa liberté dans ses échanges avec les autres cultures et civilisations », dit-il encore.


...A suivre

Azeffoun...Aghribs



Mohand Tahar Tazerout





(Suite des précédents messages)


UN ÉRUDIT GERMANOPHOBE

Cette sentence est à rapprocher de celle de Ben M’hidi quand il répondait à un journaliste qui lui faisait remarquer que des innocents peuvent être atteints par les attentats à la bombe par le FLN.

Dans son livre L’Islam et les Musulmans de France, l’islamologue et historien Sadek Sellam dresse un portrait de Tazerout qui a tenté d’établir une sorte de théorie du progrès des anciennes peuplades des steppes de l’Asie centrale à la coexistence pacifique des deux blocs. Tazerout oppose à la constante violence de l’Occident  qui utilise la poussée vers l’extérieur (croisades, expansion coloniale), pour maintenir ses exploitations, la constante d’assimilation de l’Orient. «L’Islam a intégré de nombreux apports étrangers et constitue de nouvelles communautés avec les peuples convertis.

Tazerout souhaite que l’Islam moderne accepte au niveau de la philosophie et du droit des révisions, ce qui l’enrichirait en l’assouplissant.» Car, selon notre philosophe, «le message coranique dépasse en largeur de vue toute l’histoire musulmane et son culte religieux ou sa législation sociale.»

Voilà un appel à l’Ijtihad, à l’ouverture de l’Islam à l’universel pour mieux maintenir son originalité. C’est sans doute pourquoi, à l’issue d’une interview et à la question posée par le chercheur Rachid Benaïssa relative au message que Tazerout voudrait passer aux jeunes, celui-ci répondit spontanément : «Ne rougissez pas d’être Musulmans…». Tazerout décédera le vendredi 23 novembre 1973 à Tanger, ville où il a élu domicile pour sa retraite…

Pourquoi ce choix ? Est-ce seulement pour apaiser l’exil en éprouvant une curieuse solitude ? Où est-ce un moyen de se ramasser pour tenter d’effacer les vieilles douleurs ? Pourtant, Tazerout avait habitude de dire : «Là où on est capable d’aimer et d’être émerveillé, là est notre lieu.» Et Tanger, ville internationale cosmopolite, multiculturelle, plurielle, foyer du nationalisme qui a accueilli Chakib Arslan, Delacroix, Kessel, Dumas, Churchill et Tahar Bendjelloun n’est-elle pas toutindiquée ? D’autant que c’est d’ici que commença la conquête d’El Andalous par Okba Ibn Nafaâ et Tarik Ibn Ziad. Et puis, n’est-ce pas dans ces lieux, dans ce paradis perdu irréversible qu’est né un des personnages les plus célèbres de la ville, le grand voyageur Ibn Batouta ? C’est peut-être pour toutes ces raisons que Tazerout a posé ses bagages ici : pour l’éternité…



Hamid Tahri
El Watan le 30.04.15
*Illustration Daboudj1948


...A suivre