...Paris 17 octobre 1961
(Suite des précédents messages)
En m’enquérant sur le pourquoi de son insistance, il nous
rétorquait : «J’ai bien sacrifié ma jambe en combattant le nazisme sous le
drapeau tricolore jusqu’à la libération de la France, vous n’oserez quand même
pas m’empêcher de sacrifier ma deuxième jambe pour la libération de l’Algérie…»
J’ai alors donné mon accord pour qu’il participe à la marche. Je l’ai revu plus
tard, il s’en était bien sorti.
Pendant que j’écoutais la radio pour avoir des informations
sur le déroulement de la marche, j’appris qu’il y eut bagarre entre la police
et les groupes que j’ai envoyés sur les grands boulevards. En marchant de la
place de la République, ils arrivent au
cinéma Rex, situé sur le grand boulevard.
Et tout dégénère !
Ayant eu peur du déferlement des Algériens, un policier en
faction devant ce cinéma tira des coups de feu en l’air. Aussitôt, deux autres
agents interviennent et tirent dans la foule, puis tout dégénéra. Aux jours
suivants, c’est des arrestations, tortures et assassinats.
Plus tard, je me remis quand même à la restructuration
de nos groupes. J’ai été contacté
ensuite par le frère Mohand-Akli Benyounes, dit Daniel, pour prendre la tête de
la Wilaya 1 bis. Celle-ci englobait tous les quartiers et hameaux où il y avait
des Algériens et beaucoup de concentration de nos militants.
Il existait aussi à l’époque les Wilayas du Nord, de l’Est,
de Lyon, de Marseille, et il y avait deux autres «wilayas» à Paris. Ces zones
étaient tellement éparpillées que nous avions pensé à créer encore une «wilaya»
qui englobera Bordeaux, Toulouse, Clermont Ferrand… jusqu’à Orléans, Rouen,
Angoulême. J’avais pris cette wilaya et réussis à restructurer des centaines,
voire des milliers, de militants.
Salah Yermèche
El Watan le 16 octobre 2014
...A suivre
*Illustration Daboudj1948
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