samedi 3 avril 2010

Tariq ibn Ziyad



Tanger



(4eme partie)

Nous sommes en 711, avant de quitter Tanger « Tarik Ibn Ziad avait placé un corps de troupe que les Ghomara s'étaient obligés à lui fournir, passé en Espagne, il frappa les Ghomara de nouvelles réquisitions en hommes ». (A.Ibn Khaldoun, op.cité, Tome 2, page 136), de sorte que ces renforts venaient compléter « l'armée musulmane de Tarik qui compta 12.000 Berbères Maghrébins, 27 volontaires arabes et une dizaine d'enfants » favorisés de la providence. (Ibn Khaldoun, op.cité, Tome 1, page 125)

Roderic vint à la tête de ses combattants pour livrer bataille, la rencontre eut lieu prés de Sidona, le 28 ème jour de Ramadan, le 19 juillet 711. 

Sidona

Une semaine de combat suffit pour mettre en déroute les hommes du roi Wisigoth lequel, dit-on, fut noyé dans le lac Léka ; « il ne restait de lui que son cheval gris, portant une selle ornée d'or, de rubis et d'émeraudes... »
Et Tarik continua sa marche irrésistible, il prit Ecéja où une source porte le nom de Aïn Tarik, de là, il répartit son armée en grandes unités qui se dirigèrent vers des points stratégiques, l'une d'elles rallia Cordoue, les autres rejoignirent respectivement Grenade, Malaga et Murcie, Tarik regagna Tolède à la tête d'un nombre important de soldats.    


Ejica
 
Tous les détachements progressèrent conformément au plan établi par leur général ; « celui-ci, se présentant devant Tolède, trouva la ville déserte; il y installa quelques-uns de ses compagnons ainsi que des familles entières d'Israélites qui s'étaient placées sous sa protection ». 


Guadalajara
A la suite de quoi, il reprit sa marche vers Oued Al-Hadjra (Guadalajara, sur la Manche), traversa le défilé dénommé depuis Fedj Tarek (celui-ci est dominé par une bourgade qui porte encore de nos jours le nom de Buitrago - une altération de Bab Tarek) et finit de revenir à Tolède « appelée également Madinet al-Meïda laquelle, comme son nom l'indique, était la ville où se trouvait la Table de Salomon » (Fils du roi David, constructeur du premier Temple de Jérusalem v-970 à -931 a.v.J.C.)

Dans son célèbre ouvrage, Nefh at-Tîb, (Vol.1, p.286) le grand El Maqqari nous apprend « que cette table légendaire avait été détenue par les Chrétiens ; elle servait à porter les Evangiles. On la trouva sur le grand autel de l'église principale de Tolède... L'objet merveilleux était en émeraudes vertes, ayant les bords garnis de perles, de corail, de rubis et d'autres pierres précieuses », même les pieds étaient façonnés, semble-t-il, en métal rare, sans doute d'or et d'argent damasquinés et finement ouvragés.

Auparavant, Tarek Ibn Ziad avait fait « plusieurs incursions à travers la péninsule avant de revenir à Tolède en l'an 712 de J.C. ». Ainsi les armées musulmanes berbères « submergèrent les Wisigoths. Parmi ces derniers seule une minorité se réfugia dans les Asturies où elle finit de fonder un royaume en 718 ». 

Tolède
 
Resté en Ifriqiya, Mouça Ibn Noceïr apprenait chaque jour - « avec un énorme dépit envieux, - les hauts faits d'arme du glorieux général Tarek »... Il dut ressentir une profonde jalousie lorsqu'on lui relata le songe que fit Tarek au cours de la traversée du détroit qui porte depuis son nom ; une violente colère le saisit quand ses émissaires lui décrivirent, d'une part, l'accueil fait par le peuple espagnol au généreux chef berbère, et d'autre part les triomphes fulgurants de ses vaillants guerriers maghrébins sur le sol ibérique. 

Le gouverneur Mouça décida d'une expédition et, en 712, conduisit une armée en Espagne. Certes, il remporta des villes ainsi que des places fortes à la tête de ses troupes constituées, répétons-le, exclusivement de berbères ; toutefois, il subit de graves revers ; les Espagnols, dans certains cas, taillèrent en pièces un nombre important de musulmans notamment à Bordj Chouhadas (La Tour des Martyrs). 

Il est établi que les échecs essuyés par nos armées sous la conduite de* Mouça Ibn Nouceïr, comparés aux victoires éclatantes obtenues par Tarek, attisèrent les sentiments d'envie et de haine que le gouverneur ne cessait de vouer au général Oulhaçi.

Par Omar Dib
(Illustrations et annotations Daboudj1948)

*Moussa Ibn Noçaïr, Mûsâ ben Nusayr ou Musa Ibn Nosseyr, fut un gouverneur et général musulman sous les Omeyyades, né dans la région du Yémen (640/716). En698 il fut nommé Emir de l'Afrique du Nord. Il était responsable de la répression d'une rébellion Berbère importante.

Aucun commentaire: