jeudi 27 octobre 2016

La Casbah...




...Bab Ejdid




Le marchand de kalbelouz, Hassen Said (oui le chanteur châabi), à cause de cela on le surnommait « Hassen kalblouz » dans son milieu, Allah yarahmou.



*Bd De La Victoire (ou Bab Ejdid)

Dans la continuité des hommages rendus par le ministère de la Culture aux grands maîtres de la musique algérienne, un hommage a été rendu  dans la soirée de samedi à la salle El Mouggar d'Alger  à l'un des piliers de la musique chaabi,  El Hadj Hassen Saïd. Cet homme a écrit son nom en lettres d’or sur la scène musicale algérienne.
La  cérémonie n’a pas servi seulement à rendre hommage au cheikh de son vivant, mais aussi à faire connaître à la nouvelle génération d'artistes et de mélomanes des figures encore méconnues à cause du manque de documentation et de communication.
Ces hommages permettent la mise en valeur de notre patrimoine musical algérien, de l'œuvre de nos  poètes, musiciens, compositeurs et interprètes. Ces maîtres sont considérés comme un véritable vivier de connaissances  et une partie non négligeable de la mémoire collective. Travailler pour le montrer, c'est assurer de la visibilité dans l'avenir des générations montantes.
Hassen Saïd fait partie de cette panoplie d’artistes qui ont conçu la musique algérienne précisément dans le style chaabi.
Bien qu’il soit malade, Cheikh El Hadj Hassen Saïd a tenu à marquer  sa présence lors de cette soirée d’hommage.  Accompagné de la ministre de la Culture, il fait son entrée à la salle El Mouggar sous les youyous et les forts applaudissements du public présent en force lors de cette soirée. Cet hommage à l'instar des précédents se fera en début de soirée avec un orchestre de l'ensemble musical dirigé par Abdelkrim Amimour.     




Hassen Saïd est né en 1931 à la Casbah d’Alger au sein d'une famille de mélomanes. Dès l'âge de 8 ans, Hassen Saïd fait partie de l'association musicale El-Gharnatia à La Casbah d'Alger. Elève de Hadj M'hamed El Anka avec Amar Lachab dans les années 1950. Pour des raisons familiales Hassen Saïd quitte l'école pour travailler au port. C'est là qu'il rencontra Cheikh Hadj Lahlou qui l'encouragea et lui remit  de nombreuses «qaça'id» avant de passer à la radio et d'enregistrer chez Teppaz, Pathé-Marconi et Philips. Ses premiers succès furent des chan- sonnettes dans le genre Li 'aâtah rabi (de Habib Hachelaf) et Sift Achamâa.
A l’indépendance, il participe avec une pléiade d’artistes tels que Boudjemaâ El Ankis, Tahar Ben Ahmed, le défunt El Hachemi Guerrouabi…et bien d’autres à une chorale qui a accompagné le  défunt El Hadj M’hamed El Anka en son interprétation de la célèbre chanson «El hamdou lillah mabkach istiâmar fi bladna».  
Hassen Saïd travaille beaucoup avec Mahboub Bati qui lui compose plusieurs chansons dont la fameuse Awah Awah 'ala Ayyami rahat khssara. «Amar Lachab et Hassan Saïd avaient un lien direct avec El Hadj M'hamed El Anka. Ils étaient les premiers élèves du maître lorsqu'il ouvrit le conservatoire d'Alger. Lachab est certes parti en France, mais il a laissé une grande école. Beaucoup d'artistes marchent sur ses pas. Ils ne sont pas nombreux mais c'est une vraie école. Comme celle de Hassen Saïd qui est complexe puisqu'il faut avoir une belle voix. Il n'y a que le génie de Abdelkader Chaou qui ait repris cette voix et qui l’ait développée», affirme Abdelkader Bendaâmèche.  Alors qu'il était muezzin dans sa jeunesse, Hassen Saïd qui a suivi des cours de chant et de musique dès l'âge de 8 ans s'est retrouvé, à la fin des années 1950, parmi les plus grands chanteurs tels qu’Amar El Achab, Boudjemâa El Ankis, Rachid Souki et d'autres du terroir. Il possède plusieurs enregistrements à la radio algérienne, la télévision, notamment sur des disques 33, 45 et 78 tours.

La soirée s’est poursuivie avec un  show musical irradié par les prestations de jeunes artistes très intéressants, à l’exemple d’Imen Sahir (lauréate d’un prix au Festival national de la chanson chaabi il y a quelques années) et M’hamed Yacine qui fait de plus en plus parler de lui, mais aussi d’autres artistes reconnus et chevronnés étaient également de la fête, notamment Samir Toumi et Radia Manel qui ont réalisé un duo également sur une chanson que Hassen Saïd avait chantée en duo avec Anissa, qui s’intitule «Hadi mouda ounta ghrib»,




...ainsi que Abdelkader Chaou qui a clôturé la soirée en apothéose sous les youyous et les  applaudissements du public.
Kafia Aït Allouache


* Marqué d'une flèche la boutique de Feu Cheikh Hassen Said.


...A suivre



Aucun commentaire: