Cheikh Sid Ahmed Serri
LES DEBUTS.
Le professeur Sid Ahmed Serri est né le 03 novembre 1926 à
la Casbah d'Alger. Il sera plongé dès son enfance dans l'ambiance de la musique
traditionnelle mais aussi dans celle du spectacle par le biais de son
grand-père paternel qui était "Moqaddem" (guide) de la confrérie
mystique des "Aissaouas".
L'influence de cette confrérie fondée à la fin du 15ème
siècle à Meknés (Royaume du Maroc) par Sidi Mohammed Ben Aissa s'étend sur
toute l'Afrique du nord.
A l'école coranique où il a la chance d'avoir comme maître
le Cheikh El Bachir El Bouziri, il va s'initier, en plus de l'apprentissage du
Coran), au chant religieux et aux "Qacidates" (poèmes panégyriques).
Très tôt, à l'occasion des fêtes du "Mawlid" (anniversaire
de la naissance du Prophète de l'Islam), il se rend, accompagné du cheikh
Mehmed Bennoubia, dans les mosquées et les mausolées d'Alger (Sidi AbderRahmane
Eth Thaalibi dans la Casbah et Sidi M'hamed dans le célèbre quartier de
Belcourt) où l'on célébrait l'événement presque un mois durant.
Voisin de la famille Serri, muezzin à la mosquée de la
pêcherie - Djamaa Edjedid - et "Kahia" (suppléant) au mausolée de
Sidi AberRahmane, le Cheikh Mehmed Bennoubia jouera un rôle important dans
l'initiation du jeune Sid Ahmed Serri.
C'est dans cette continuité et grâce à Mehmed Benoubia, à
Sid Ali Baba Ameur et à Bakir Messekdji (avec lequel il tentera de renouer avec
la tradition musicale du mausolée dans les années 1980 et 1990) que Sid Ahmed
Serri est initié à "l'Adhan" (l'appel de la prière) et au
"Taqyim Al Çalat" (un protocole lié à la prière) selon le rite
Hanéfite.
Les Hanéfites se rattachent au rite de l'Imam Abu Hanifa
(début du 8ème siècle). Expression de la présence Ottomane à Alger, ils restent
minoritaires à Alger où les Malikites, adeptes du rite introduit par l'Imam
Malik Ibn Anas à la fin du 8ème siècle, sont majoritaires. Notons que chez les
Hanéfites la relation au chant est moins "tortueuse" que celle
qu'entretiennent les Malikites.
Sid Ahmed Serri maîtrisera ces techniques dans les
différents modes mélodiques de la Çan'a (les Tubu' ). Il sera lui-même amené à
annoncer la prière puis à enregistrer une série de "Adhan" (appels à
la prière).
L'influence de Mahieddine Bachtarzi (Le ténor qui se révéla
au public dans les années 1920 grâce à Edmond Nathan Yafil et à l'association
El Moutribia.) y est d'ailleurs perceptible.
Un des Adhan de Sid Ahmed Serri passe toujours sur la chaîne
nationale algérienne - TV et Radio -. Durant le mois de Ramadhan il est diffusé
pour annoncer la rupture du jeûne.
Avec cette solide initiation aux techniques vocales, il se
dirigera vers le chant "profane" en adhérant successivement aux
associations El Andaloussia (en juin 1945) puis El Hayat (en 1945/1946).
Après ces courts passages dans ces deux associations, il
rejoint dès juillet 1946, sur le conseil de son ami Youcef Khodja (futur
professeur de guitare classique au conservatoire), l'association phare des
années trente: El Djazaïria. Il y est admis directement dans la classe
supérieure dirigée par le Maître AbderRezaq Fakhardji et c'est avec ce dernier
qu'il entreprendra et réalisera sa formation.
...A suivre
*Source Le Groupe YAFIL Association
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