jeudi 17 février 2011

La Casbah...Ismaël Ait Djafer...


                                                  Un de ses Enfants !

 (Suite des précédents messages)

Un peuple de mendiants
Voilà ce que c'est
Charlemagne

C'est pour cela que j'ai beaucoup de peine

Ecrasée une fois
Et puis écrasée une autre fois
Sous les yeux du père
Pater noster
Qui poussait encore l'enfant
Et le poussait encore

Sous mes yeux
Sous les yeux du chauffeur
Sous les yeux du camion
Sous les yeux des gens qui avaient peur, mais n'avaient pas faim

Sous les yeux du soleil qui brillait
Sous les yeux de tous
Sous tes yeux, Charlemagne
Et tous ces yeux-là étaient bons à crever et à écraser
Sous des roues de camion
Parce qu'ils ne faisaient que
Voir
Comme des abrutis
Comme des grenouilles


Mais le ventre plein, les enfants de Charlemagne
Chantent une chanson
Une chanson qu'on apprend à l'école

Une fleur au chapeau
A la bouche une chanson
Un coeur joyeux et sincère
Et c'est tout ce qu'il faut
etc

Ah!
Il faut les voir le Vendredi en file
Indienne
En file
par autre
Dans les rues et dans les maisons, ramasser à la queue-leu-leu
Les pépites
De leur misère dans la boue des
Consciences
Piocher dans le bronze des coeurs un
Peu
De cette poussière de métal dont ils tapissent la peau de leurs
Estomacs
Pour les faims futures
Les mendicités se cultivent au
Fumier du Veau d'Or
Et
Se
La-
Bou-
Rent
Au soc de l'indifférence.

Ah ! gens d'enfer et de potence et du Vendredi
Que vous achetez au bazar
Du Bon Dieu
Et du remords reconnaissant

Huile d'olive laissée pour compte que vous videz goutte
A goutte
Sur les boulons de votre mécanique à produire de la simili-pitié
Goutte
A
Goutte
Larme à
Larme que vous repompez dans les sébilles
Des pauvres et les tirelires des petits enfants que vous écrasez
Du gros rire de vos
Camions

Ah! Hyènes et chacals
Il vous faut un jour à l'eau bénite
Dans une semaine
Païenne
Pour laver les guenilles et raccommoder les hardes de votre
FRATERNITE
Je vous insulte
Hyènes et chacals
Avec toutes les injures de mon
Alphabet
Et je vous jette au crâne
toutes les potiches de mon
impuissance
Car
Hyènes et chacals

Vous meublez le long tunnel de votre ennui
Des dimanches et des jours creux
Avec le casse-croûte des faibles
Et vous en tapissez les murs avec la chair
De poule des gens qui dorment dans les

Igloos des nuits d'octobre

...A suivre







Aucun commentaire: