mercredi 16 février 2011

La Casbah...Ismaël Ait Djafer...



 
Marché de La Lyre en médaillon Ismaël Ait Djafer

                                                                                       
                                                                                         Un de ses Enfants !



(Suites des précédents messages)


Mais le ventre plein et les pieds dans un chausson
Les enfants de Charlemagne chantent une
Chanson
Une chanson qu'on apprend à l'école

Il court, il court le furet
Le furet des bois, mesdames
etc.

Il na faut pas m'en vouloir
Charlemagne
Mais c'est trop injuste
A la fin
Que des gens crèvent
Et que d'autres rigolent
Qu'au bal des pompiers, ce soit toujours les mêmes
Qui s'empiffrent au buffet

Tu n'as rien vu
Charlemagne
Avec tes bons et tes mauvais élèves et tes truands et tes
Gueux, et tes tire-laine et tes coupe-jarrets
Paillards et pendards
A la sauce Villon

Tu n'as rien vu
Et c'est pour cela que tu n'es pas en colère comme moi
Ah! Si je pouvais t'emmener
Main dans la main

A travers les cavernes, les asiles, les rues pourries, les
Misères, les bidonvilles accrochés entre deux cimetières
Les rues de la Lyre, les Pêcheries

Les crève-la-faim, les crève-le-froid, les mères de famille
Nombreuse prix cognac, mendiant avec des moutards
Plein les bras et les pieds

Et les vieillards qui gigotent entre leurs barbes et les
Dockers qui couchent à leur mauvaise étoile et les
Malades qui agonisent sous les porches et les tas de

Pauvres types couchant l'un sur l'autre au-dessus d'un
Soupirail de boulanger pour se réchauffer et humer
L'air du pain frais et les gourbis de feuilles mortes

Qu'on ramasse à la pelle, à travers aussi les pierres
Et les lézards et les gargotes et les pauvretés et les
Dénuements

Main dans la main
Tout simplement
Comme deux types anonymes
D'une foule plus anonyme encore
Cherchant un peu de bon-dieu
Dans la bourse

De ceux qui se réclament de la déclaration
Des droits de l'homme
De la femme, de l'enfant et du vieillard
Et de l'orphelin
Et de la petite Yasmina KHOUNI.

...A suivre



La misère au quotidien


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