Palais de justice Constantine en médaillon Cheikh El Haddad
(Deuxième partie)
Le Procès
Le procès de Cheikh Aḥeddad et de ses deux fils eut lieu à Constantine en même temps que celui de tous les chefs insurgés, du 10 mars au 21 avril 1873.Cheikh Aziz y fut défendu par Maître Seror, un avocat de Constantine, plusieurs chefs d’accusation furent retenus contre lui par la cour d’assises ; il fut accusé « d’avoir écrit des milliers de lettres au nom de son frère à l’attaque d’Imoula, d’avoir prélevé des impôts (sans doute un impôt de guerre).
Il fut aussi accusé d’incitation à des actes d’incendie, de désordre et de destruction, Cheikh Aziz reconnut pleinement sa participation à l’insurrection ; la déclaration qu’il fit devant la cour d’assises est très explicite, elle permet aussi de situer le rôle du facteur religieux dans cette insurrection :
« Lorsqu’on est en insurrection, le djihad est un moyen d’action et je m’en suis servi, du moment que j’étais insurgé, je devais mettre en œuvre tous les moyens utiles à ma cause ; le djihad comme les titres que j’ai pris ou qu’on m’a donnés d’émir des musulmans, de défenseur de la religion, n’étaient que des procédés d’exécution imposés par les circonstances ».
En prévision de ce procès, Aziz avait aussi rédigé un mémoire d’une centaine de pages, dans ce document qui mériterait à lui seul toute une analyse, il expose son point de vue sur les raisons de l’insurrection, donne des indications sur les origines de la famille Aḥeddad et sur celles de Ben Ali Chérif, son rival et même son point de vue sur l’origine des habitants (autochtones) de l’Algérie.
L’arrêt rendu public le 19 avril 1873 par la cour d’assises de Constantine ,condamnait Cheikh Aziz à la déportation, Cheikh M’hamed à cinq ans de réclusion et Cheikh El Haddad à cinq ans de détention ,Cheikh Aziz avait d’abord été condamné à mort mais étant membre de la légion d’honneur, il lui sera fait application de l’article 43 du décret du 16 mars 1852 et sa peine sera commuée en déportation .
Ø 1852 5 mars : décret "relatif aux décisions rendues par les commissions départementales sur les individus qui ont pris part aux troubles du mois de décembre dernier",
Ø 1852 27 mars : décret concernant les condamnés aux travaux forcés actuellement détenus dans les bagnes, et qui seront envoyés à la Guyane française, pour y subir leur peine.).
Ø 1852 28 mars : décret qui applique aux transportés d’Algérie le règlement disciplinaire du 31 janvier 1850, prévu pour les insurgés de 1848 détenus à Lambessa.
Ø 1852 31 mai : décret qui permet d’envoyer à Cayenne les transportés d’Algérie de Juin 1848 et de 1852 quand ils se sont livrés à des actes de rébellion.
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