dimanche 17 janvier 2010

Djamâa Lekbir



Cette mosquée, la plus grande d'Alger, est affectée au rite malékite, la seule qui fût observée à Alger, avant l'arrivée des Turcs. Djamaa-Kébir fit partie de la ville berbère, elle fut édifiée sur les ruines d'une basilique chrétienne (une partie des substructions repose sur une portion de l'ancien rempart romain) dont l'abside, rapporte l'historien arabe El Bekri, était, en raison de son orientation vers le Levant, utilisée comme lieu de prière, on la décorait de tapis et d'images saintes, les jours de grande fête.


Une inscription du minbar dit : "Au nom de Dieu, clément et miséricordieux, ce mirhab a été élevé le premier jour de Redjeb de l'an 409 (1018)", la construction de la mosquée date donc, au moins, du XIè siècle, le professeur Marçais donna de ce minbar une intéressante étude qui, en décembre 1920, fut lue à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres.

Ce minbar daterait, non de 1018, mais de 1097, il comporte entre autres ornements, 45 panneaux de cèdre sculptés (carrés, triangles ou trapèzes).

Dans son décor floral, l'œillet fait défaut, bien qu'en ressemblance avec celle de Kairouan, cette chaire accuse l'influence de l'Espagne si nette à Tlemcen et à Fez.

Une inscription placée près du minaret, célèbre le roi de Tlemcen, Abou Tachefin de qui dépendait Alger autrefois, et qui, en 1324, avait élevé cette partie de cette mosquée, en voici la traduction:


«Au nom de Dieu clément et miséricordieux, lorsque le prince des musulmans, Abou Tachefin (que Dieu le fortifie et l'assiste), eut achevé le minaret d'Alger, dans une période dont le commencement est le dimanche, 17è jour de doul kada de l'année 722 (22 novembre 1322), le minaret susdit sembla, par son aspect actuel, s'écrier : " Quel est le minaret dont la beauté est comparable à la mienne?

"Le prince des Musulmans a érigé des boules (les trois pommes de cuivre peintes en vert, fixées à la flèche de la tour), des boules dont il m'a fait une parure brillante, et il a complété ma construction. La lune du firmament s'est présentée à moi dans tout son éclat et m'a dit :

" Sur toi, mon salut, ô toi, la seconde lune!" Aucune vue, en effet, ne captive les cœurs comme la mienne! Allons, venez donc contempler ma beauté et l'aspect que de mes couronnes."
"Puisse Dieu accroître l'élévation de celui qui m'a achevé comme celui-ci l'a fait â mon égard et comme il a exhaussé mes murailles."

"Que l'assistance de Dieu ne cesse d'être autour de son étendard, le suivant comme un compagnon et lui servant de seconde armée." (Devoulx).

La grande mosquée occupe une superficie de 2 000 mètres, ses dimensions sont à peu près de 48 mètres sur 40.

À la mosquée étaient annexées jadis, el djenina (le petit jardin), el mocella (oratoire pour les services funèbres), une grande cour où était installée une batterie de quatre canons, élevée après le bombardement de Lord Exmouth, en 1816.


Le monument s'appuie sur soixante-douze piliers et est recouvert de onze toits. Il comprend onze travées. Son ordonnance est en réduction, un peu celle de la mosquée de Cordoue.


La cour aux ablutions comprenait autrefois "un jet d'eau, un noyer et un oranger sauvage", la partie voisine du mirhab fut endommagée en 1683 par les boulets de Duquesne.

Les captifs chrétiens furent employés à sa restauration comme l'avaient été ceux de 1529, pour les dégradations éprouvées par le temple, lors de la défense du Penon qu'assiégeait Kheïr-ed-Din....A suivre




Daboudj1948

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