mercredi 23 décembre 2009

Sidi Abd-er-Rahman




La gracieuse mosquée Sidi Abd-er-Rahman qui avec son élégant minaret à colonnettes, se dresse de façon si pittoresque au-dessous des bosquets du jardin Marengo, a été construite en 1696, sur l'emplacement de la kouba en laquelle avait été inhumé, en 1471, le célèbre docteur africain, Sidi Abder-Rahman.
Ce personnage, qui alla en Orient étudier les sciences et la théologie appartenait à la tribu des Tçalba, laquelle au VIIIè siècle, domina sur la Mitidja, d'où son surnom de : Tçalbi.
Détail déjà rappelé : Abd-er-Rahman habita à Alger une maison de la rue de la Charte, aujourd'hui enclavée dans l'ancienne Préfecture. Il était né en 1387.
De nombreux musulmans furent enterrés autour de la mosquée du saint, qui elle-même contient plusieurs tombes.




On remarque à l'extérieur : Le tombeau d’Ouali Dadda dont les restes étaient autrefois rue du Divan. La kouba érigée en cette rue, fut démolie en 1864 pour l'agrandissement du couvent de la Miséricorde.
Sur son emplacement se trouve une école de filles. À cette kouba était annexé un refuge entretenu avec les biens que laissa le saint.
Selon la légende, ce saint venu d'Orient par mer, sur une natte, souleva contre les navires de Charles-Quint les flots qu'il battit au préalable, de verges. Il mourut en 1554.
Son tombeau présente l'inscription suivante : "Il est le saint des créatures et le pôle des êtres créés. Lorsqu'il se proposa de partir pour l'autre monde, en louant Dieu, nous entendîmes une voix prononçant la date de sa mort; elle disait : "Que Dieu l'abreuve d'une boisson purifiante". Année 961 (1554).Ouali Dadda, rapporte Berbrugger, tenait, en dépit de sa sainteté, rue du Divan, une taverne où il vendait de l'alcool. On conserva dans sa primitive kouba, son fusil, sa masse d'armes et sa hallebarde.
Le temporel d’Ouali-Dadda était d'une certaine importance. Son haouch de Maison-Carrée qu'acquit le Maréchal Clauzel, comprenait un marabout sous son vocable. Là, au début de la Conquête, furent tués 30 soldats de la Légion Étrangère. Il y avait en ce lieu, nombre de vaches, de moutons, de chevaux, une grande quantité de grains, sous la garde du Ministre des Biens Ruraux.
Le 10 du premier mois de l'année, celui-ci remettait à l'Oukil de la rue du Divan, la somme qui lui revenait. Cette somme assez élevée, tomba après 1830, à 720 francs.
Le tombeau de Sidi-Mansour, précédemment à la porte d'Azoun. Les restes de ce marabout furent transportés à Sidi-Abd-er-Rhaman en 1846, quand eut lieu la démolition du rempart près duquel le saint était inhumé. Ce personnage qui vivait au XVIè siècle fut le disciple de Sidi Zenouk qui, lui-même, avait suivi les leçons de Abd-er-Rahman.
La tombe de marbre de Khedeur-Pacha, qui fut étranglé en 1605 par ordre de Kouça Mustapha, pacha vassal de la Sublime Porte.
Le tombeau d'Ahmed-Bey de Constantine, qui fut interné en 1848 à Alger et habita une maison de la rue Scipion où fut plus tard le commissariat central.



-Le tombeau de Sidi Abd Allah dont une rue de la ville porte le nom.
-La tombe du muphti hanefi Boukandoura et, tout près, celle de Ben Zakour, imam de la grande mosquée.
Le magnifique tombeau de marbre de Youcef Pacha, ciselé d'épigraphies et de fleurs stylisées,au-dessus de ces sépultures se dressent un cyprès et un palmier centenaires du plus joli effet.
Dans les bâtiments attenants à la mosquée, se trouvent le tombeau de l'oukil Sidi Ouada, dernier architecte de ce temple, et plusieurs tombes anciennes.
Cette partie de l'édifice comprend les cuisines où sont préparés les repas destinés aux pauvres que secourt régulièrement la mosquée.
À l'entrée du marabout de Sidi Abd-er-Rahman est scellée une inscription où est célébré l'oukil Abd-el-Kader qui, en 1627, édifia le monument. La première ligne du texte dit : "Ceci est le tombeau de Sidi Abd-er-Rahman".



Au-dessus du porche se voit une autre inscription nommant le dey Hadj Ahmed qui ordonna la construction de l'édifice. Le mot "Bitchoukin" (Amour) qui s'y trouve forme un chronogramme donnant d'après la valeur numérale des lettres, la date de la fondation de la mosquée : année 1108 (1696).


Dans l'intérieur du temple, repose ce saint, sous une magnifique châsse de bois sculpté et doré qu'environnent des bannières de soie. A la coupole, sont suspendus nombreux, des lustres de cristal et aussi des étendards d'étoffes précieuses qui, avec les ex-voto et les faïences rares du pourtour, forment un ensemble d'une exquise originalité.
Une inscription s'y trouve aussi, qui rappelle que l'entier achèvement de l'édifice fut réalisé par les soins de l'oukil Sidi Ouada, sous le pacha Abdy, en 1730.
Tout près est appendu un tableau reproduisant l'aspect présenté, il y a deux siècles, par la mosquée dont le minaret apparaît tout enluminé (Des traces de couleurs se retrouvent, en effet, sous la couche de chaux des murs de ce minaret).
Il y a en outre dans ce sanctuaire, les tombeaux d'Hassen-Pacha, de MustaphaPacha et du dey Ahmed.
Au fond, près du mihrab : le tombeau de Rosa, fille d'Hassen-Pacha. (Mihrab décoré, contrairement à la tradition malékite, ce temple n'ayant qu'un caractère de chapelle). Au pied du reliquaire, sont inhumés les restes du savant Boudjema qui fut le professeur de Sidi Abd-er-Rahmnan.
Dans le sanctuaire furent déposés des étendards offerts par la population musulmane aux Tirailleurs lors de leur départ pour les expéditions coloniales et pour la grande guerre. La bibliothèque renferme un manuscrit précieux, vieux de plus de 750 années.
En cette mosquée vinrent plusieurs souverains. Des distributions hebdomadaires d'aliments aux indigents ont lieu à Sidi Abd-er-Rahman. Chaque année, la femme du Gouverneur en fonction préside l'une d'elles.
C'était, extérieure à la mosquée, et dans le jardin Marengo même, que se trouvait naguère encore, la kouba où fut déposée Lella Aïcha, petite fille du célèbre docteur. Cette kouba fait aujourd'hui partie de la nécropole de Sidi Abd-er-Rahman.
De nombreuses dotations furent faites dans le cours des siècles au profit de cette mosquée. Celle-ci, en 1830, possédait soixante-neuf immeubles, rapportant annuellement 6 000 francs.
Parmi les dons en nature faits à Sidi Abd-er-Rahman, nous relevons celui, original, d'une dame Douma bent Mohammed qui, en 1825, constitua en habous ses chaudrons de cuivre en faveur du tombeau du saint.
Ces ustensiles devaient servir à la cuisson des aliments distribués aux pauvres. Ils devaient être "entretenus, étamés et réparés" sur les revenus d'une boutique dont la donatrice était propriétaire.
On sait que les mosquées donnaient droit d'immunité à tous les individus poursuivis qui s'y réfugiaient. Sidi Abd-et-Rahmnan, en 1829, servit d'asile à un certain Hadj-es-Saadi, ancien mezouar.

Celui-ci, en reconnaissance de la protection qu'il reçut du saint, s’engagea à affranchir tous ses serviteurs noirs.

C'est sur le tombeau de Sidi-Abd-er-Rahman que les habitants(Musulmans) de la cité, en contestation d'affaires, sont appelés à témoigner en présence de leurs juges, de la sincérité de leurs déclarations. A l'époque l'imam était M. Amin Kaddour.

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(Source Wikipedia et autres)


Daboudj1948

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