La propreté de casbah était exemplaire, la vieille cité devenait après le passage des employés de la mairie« syakine » telle un bijou dans son écrin, chaque après midi, pendant la saison
estivale.
On était pauvre, mais on était propre, pas de détritus à plein ciel, ni de saleté repoussante
partout ou presque, c’est triste !
Nous n’avions de pas désodorisant ni de savon parfumé à je ne sais quoi, mais du savon en paillette « persil », »le chat des gros morceaux de savon qui servaient à tout, qu’on couper en deux par économie, notre shampoing c’est « saboun edzayere », un shampoing fait artisanalement.
Que ce passe t’il donc, les repères perdus ?
Chaque douera avait, son « ehbek sebsenie », qui trônait royalement sur la meida, alors du café, un insecticide naturel, aucune mouche ou autre parasite ne rodait dans les parages.
Son « yasmina » (jasmin) qui embaumait, le soir on prenait une aiguille et un peu de fil à coudre pour en faire des colliers.
La fleur appelait « corenfelle », sorte de rose ayant une parfum particulier, de toutes les couleurs, « dareet echemss » (Tournesol), « el fele » au combien odorant.
C’était le savoir vivre avec toute sa finesse, oui avec toutes les vicissitudes de la vie on restait humain, avec nos peines et nos joies, pas toujours bien sur, mais il faisait bon de vivre.
Les européens, ne comprenait pas cela, comment cela fait il, que malgré la misère au quotidien, ces indigènes arrivaient il à trouver moyen d’organiser leurs vies, leurs fêtes, leurs cérémonies presque avec faste, il on était jaloux.
Lors des fêtes de quartiers le matin « eldjarete » (les femmes des locataires) sont tous debout de bonne heure pour lavé à grande eaux « la douera ».
Une fois cela fait les maris prépare la scène pour « el âalidjia » (les musiciens), des fleurs partout, un canapé avec des poufs, une table avec une variante de gâteaux maison, « makrout ellouz », « makrout lehssel », « tcharek » et bien sur de la confiture pour le chef d’orchestre et des fois du miel si des fois il venait à s’enrouer.
Des chaises tout autour de l’entrée de la douera et les environs, des lampions de différentes couleurs, c’était magnifique.
Puis soudain des you you, c’est l’arrivée du Cheikh et de son orchestre, tout le monde prend place, les meilleurs places sont déjà occupés par les familiers du cheikh et les proches de « moule elharsse »
Premier accord des instruments, puis « une touchia » (prélude) généralement « Noubet Esoltane ». « nesraf » (entrée) « merilesse » (fin) puis « un âadi » et tout le monde se met à danser, honneur à celui qui apportera une note personnel dans sa danse, des youyous fusent de partout, puis un repos de quelques minutes.
Reprise de la cérémonie, une voie lance « sosta ereham yaldikoum », le silence s’instaure un musicien entame une partie «d’un istikhbar », puis un autre musicien la suite de cet « istikhbar », des premières notes d’un mondole, c’est le Cheikh.
Le narrateur se souvient, qu’avec un de ses amis du quartier, Rezki dit « Rezki Canari » un fervent admirateur de Hadj Boudjemâa El Ankis avoir voulut former un orchestre, en tant qu’amateur bien sur, à l’époque cela faisait mauvaise impression, pour les parents, de ce fait le projet fut éphémère....A suivre
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