Un de ses Enfant ...
Il y’a 47 ans au mois de juin 2020 !
« 45 ans, le Mossad assassinait l’Algérien
aux « cent visages »
Ni son visage sympathique, ni son CV officiel ne pouvaient révéler qui était Mohamed Boudia, l’Algérien que les services secrets israéliens et plusieurs polices européennes traquaient depuis des années, le soupçonnant d’être un des cerveaux de Septembre noir
Le 28 juin 1973, Mohamed Boudia meurt dans l'explosion d'une bombe posée
sous son siège de conducteur à Paris (AFP)
By
Adlène Meddi
Published
date: 1
July 2018 14:03
UTC | Last
update: 2 years 2
months ago
ALGER - Le 28
juin 1973, un peu avant 11h, l’homme monte dans sa Renault 16 garée au 32 rue
des Fossés Saint-Bernard dans le 5e arrondissement
parisien, non sans avoir discrètement inspecté son véhicule.
À peine assis sur le siège du
conducteur, une explosion le tue sur le coup : le Mossad, connaissant les
précautions de l’insaisissable « homme aux cent visages » comme
l’aurait appelé Golda Meir, a changé son mode opératoire en installant une
bombe à poussoir sous le siège du conducteur, comme l’a révélé, des années plus
tard, l’ex-agent du Mossad Victor Ostrovsky dans
son célèbre ouvrage, Mossad : un agent des services secrets israéliens
parle.
Si la presse parisienne conclut rapidement à un « accident », comme le titre L’Aurore, « Tué par sa propre bombe », les camarades de Mohamed Boudia savent d’où vient le coup. L’Algérien, tué à 41 ans, avait remplacé Ali Hassan Salameh, le famueux « Prince rouge », à la tête de Septembre noir, organisation palestinienne née après le conflit entre l’armée jordanienne et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en septembre 1970. Et il figurait sur la liste de l’opération « Colère de Dieu ».
Golda Meir, Premier ministre israélien, avait ordonné au Mossad d’assassiner les têtes pensantes de la prise d’otages des Jeux olympiques de Munich en 1972. La funeste liste comprenait également le principal cerveau de Septembre Noir, Wadie Haddad mais aussi Mahmoud Hamchari, Khalil al-Wazir (Abou Djihad) ou encore Kamal Adouan…
Après l’assassinat de l’Algérien, c’est
le fameux Carlos qui prendra la tête du réseau européen de l’organisation
palestinienne
Alors que Septembre noir multiplie les
opérations et les attentats en Europe et que son chef, Ali Hassan Salameh, découvert
par le Mossad, est contraint de se mettre au vert, Mohamed Boudia est
choisi pour le remplacer. Et, après l’assassinat de l’Algérien, c’est le fameux
Carlos qui prendra la tête du réseau européen de l’organisation palestinienne.
Parmi les nombreuses actions auxquelles
participa Boudia, la revue algérienne Mémoria raconte :
« En 1971, il planifie un attentat à Jérusalem pour lequel il a engagé trois
jeunes femmes est-allemandes. L’opération a été avortée. Il a aussi planifié,
durant la même année, une attaque contre un château en Autriche qui hébergeait
les juifs russes admis à rejoindre Israël, et un autre attentat contre un dépôt
de carburant israélien à Rotterdam, aux Pays-Bas. Mais son coup de maître reste
incontestablement l’attentat qu’il a organisé le 5 août 1972 contre un pipeline
reliant l’Italie à l’Autriche L’opération se solde par 20 000 tonnes de pétrole
qui partent en fumée, estimées à 2,5 milliards de dollars, et la destruction du
pipeline ».du pipeline ».
« L’idée de Boudia était de
coordonner tous les groupes terroristes opérant en Europe en une seule armée
clandestine. Il permit aux membres de divers groupes de s’entraîner au Liban,
et, quasiment du jour au lendemain, créa une grande organisation terroriste,
une sorte de bureau central pour toutes les factions », écrit l’ancien
agent du Mossad Victor Ostrovsky.
L’idée de la convergence des luttes
n’est pas une idée étrangère au parcours de Mohamed Boudia. Cet Algérois qui
fait du théâtre à Paris dans les années 1950 adhère à la lutte des
nationalistes algériens et devient assez vite un homme clé dans l’organisation
du Front de libération en France.
Selon les archives du Service
de la documentation diplomatique helvétique, Mohamed Boudia est muté en mars
1957 « en tant que chef de la première région vers Marseille. Il avait
sous ses ordres 3 000 hommes. Il apparaît comme collecteur de fonds, chef de
groupe de choc, « tueur », homme de liaison de l’organisation secrète
du FLN, et négociateur, éventuellement connu comme étant entremetteur ».
Il sera arrêté suite à l’opération de
Mourépiane, au cours de laquelle des hommes du FLN ont fait exploser les bacs
de carburant de ce terminal pétrolier dans le sud de la France.
Pendant son incarcération, il
écrit Naissance et L'olivier, traduit du français en arabe
dialectal. En prison, il adapte même Molière. Il réussira à s'évader grâce
au réseau Jeanson avant
de rejoindre à Tunis la troupe artistique du FLN.
« Il demeure un symbole de défi du
temps de l'époque coloniale en Algérie aux luttes révolutionnaires à travers
les cinq continents »
-
Mohamed-Karim Assouane, universitaire algérien
....A suivre
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