jeudi 1 février 2018

Ma Casbah...





"Préservation de la casbah d’Alger : Adopter des solutions durables
«Les travaux de la conférence internationale sur La Casbah d’Alger, sous l’égide de l’UNESCO, débuteront aujourd’hui en présence d’experts nationaux et étrangers», a annoncé le Directeur du patrimoine au niveau du ministère de la Culture.
«Les travaux de la conférence internationale sur La Casbah d’Alger, sous l’égide de l’UNESCO, débuteront aujourd’hui en présence d’experts nationaux et étrangers», a annoncé le Directeur du patrimoine au niveau du ministère de la Culture.
S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III, M. Mourad Bouteflika a indiqué qu’un ensemble de sessions sont programmées au cours de cette conférence qui se déroule à l’hôtel El-Aurassi.



(Suite des précédents messages) 




A côté du Palais Hassen Pacha,et son faste,pas loin "des grandes manœuvres",de l'ex-Place Des Martyrs,on squatte comme on peut,sous le décombres,au mépris des vies !!



Sauvegarde du patrimoine
La Casbah otage de la bureaucratie


La protection et la restauration de La Casbah continuent à être otages des lenteurs bureaucratiques. Raison pour laquelle les experts de l’Unesco ont appelé, hier à Alger, après une réunion de trois jours sur le thème de la sauvegarde et de la revitalisation de La Casbah, la création d’une agence unique pluridisciplinaire, dotée de pouvoirs décisionnels pour se charger de l’exécution du plan d’action de sauvetage de cette ville historique. L’idée est approuvée, mais sera-t-elle mise à exécution ?

La vieille ville d’Alger, appelée communément La Casbah, a été au centre de débats aussi passionnés que passionnants durant les travaux de la réunion d’experts internationaux et algériens, tenue à Alger du 20 au 23 janvier et consacrée à sa sauvegarde et sa revitalisation. Financée par le gouvernement japonais et organisée par le ministère de la Culture avec l’aide de l’Unesco, cette rencontre a permis de constater que la sauvegarde de ce haut lieu de l’histoire millénaire d’El Djazaïr continue d’être l’otage de la bureaucratie et de l’instabilité du pouvoir décisionnel.

Pour sortir de cette impasse, les experts de l’Unesco ont plaidé pour «une agence unique pluridisciplinaire» chargée de la restauration et la sauvegarde, «qui soit dotée de tous les pouvoirs décisionnels pour éviter la fragmentation de l’opération de réhabilitation et faire en sorte qu’elles soient inscrites dans un plan d’ensemble cohérents».

Et parce que pour eux le plan de sauvegarde de La Casbah est insuffisant, ils préconisent une relance dynamique de la réhabilitation, avec une vision plus large intégrant le centre historique à la ville d’Alger et un allégement des procédures administratives et juridiques.

Ils plaident aussi pour une plus grande implication de la société civile et des habitants de La Casbah, la création d’emplois et de petits commerces, ainsi que l’ouverture d’établissements de formation aux métiers et aux savoir-faire traditionnels nécessaires à la restauration, l’amélioration du cadre de vie global dans le centre historique par le récupération d’espaces publics et l’implantation de centres sociaux attractifs à même d’offrir les services de base à aux habitants…

…Mais, c’est un expert allemand qui avait travaillé sur  La Casbah durant les années 70’ qui crée la surprise.
Très pessimiste, mais émouvant, son témoignage sur sa visite à La Casbah, en 2010, donne froid dans le dos. 
«23 ans après mon passage en tant qu’expert, je me demande ce qui s’est passé à La Casbah. A l’îlot Lallahoum, j’ai vu une vaste démolition de bidonvilles qui se sont installés, moins de constructions, ni de restauration, walou (rien) comme on dit ici. J’ai travaillé avec des architectes algériens d’une grande compétence qui auraient fait des choses fantastiques pour La Casbah.
Les démolitions n’étaient accompagnées d’aucun projet, des rues étaient devenues des impasses à cause des maisons qui se sont écroulées, le constat était effrayant. J’ai ressenti une grande déception, une amertume (…). L’impression générale est déprimante la situation ne fait que s’empirer, j’ai du mal à croire à la restauration de La Casbah. A Dar Aziza, lors de ma visite d’hier (lundi dernier), le bureau est dirigé par un homme agressif et stressé.

De précieuses années ont été perdues, des projets jamais réalisés. J’ai l’impression que les habitants sont dans un centre de transit en attendant d’avoir un logement. Pourquoi un pays capable de construire un million de logements n’a-t-il pas pu restaurer La Casbah  ? Je ne suis ni pessimiste ni optimiste, mais plutôt réaliste. Ce que j’ai vu à La Casbah, c’est un patrimoine en péril et j’ai eu le regret de lui dire adieu et non pas au revoir.

La reconstruction de Nuremberg en Allemagne après sa destruction totale durant la Deuxième guerre mondiale n’a pas coûté autant d’argent et de temps que ce qui a été dépensé pour La Casbah. Cependant, je me permets de garder une note d’optimisme, en reprenant la parole d’un Algérien qui me disait que l’Algérie est le pays des miracles où rien ne va et tout va en n’allant pas. Et je vous dis, continuez à espérer.»

Des mots qui ont suscité un long débat dans la salle entre ceux qui croient en ce plan de restauration et ceux qui n’y voient que de la poudre aux yeux.    


Salima Tlemçani
El Watan le 30.01.18




 

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