mercredi 9 novembre 2016

La Casbah...





"Ils se comptent sur les doigts d’une seule main dans la Casbah...
Ces artisans qui se cachent pour mourir

Visiter Alger et ne pas observer une halte dans l’ancienne médina, c’est comme sillonner Venise et ne pas emprunter ses gondoles. 
Faire une virée dans l’ancienne médina d’Ibn Mezghenna et ne pas rencontrer des artisans, c’est comme s’offrir une promenade sur les canaux vénitiens et ne pas emprunter le grand circuit des arts et des artistes.

La Casbah reste cette cité qui n’est pas sans nous rappeler la myriade de maîtres artisans qui, au détour de chaque venelle, exerçaient, autrefois, leur passion. A l’image du dinandier-étameur (kzadri), Ammi Mustapha Lakehal qui, l’on se rappelle, s’attelait dans son local, sis à la rue Porte-neuve, à donner forme à sa plaque de cuivre au kir (soufflet), 




du sculpteur sur bois Ammi Abdelhamid Kobtane, de l’artiste ébéniste Ammi Abdelkader, qui avait son atelier à la rue Ben’achir, en face du premier cercle du Mouloudia, du nattier Ammi Ali qui, faute de jonc, a préféré troquer  son peigne et ses lisses contre le commerce du détail ou encore du tisserand sur soie, 


                                     L’immeuble qui a vu la création du MC Alger s’effondre


Mohamed Hamlat, qui avait mis la clé sous le paillasson à cause de l’état de dégradation de son échoppe à la rue de La Casbah.
Cette richesse patrimoniale n’a  présentement que très peu pignon sur rue. Ces métiers, qui ne font désormais, plus partie du paysage artisanal, participaient à la pérennité du patrimoine cultuel immatériel, conférant une ambiance bon enfant à l’ancienne médina. Mais cette plus-value pour le tourisme a, depuis, périclité, au regard d’une corporation qui bat de l’aile.

Qui n’a plus droit de cité. Les espaces que les artisans occupaient sont désormais fermés ou conquis par un négoce jugé plus rémunérateur. Le commerce de fripe a fini par supplanter, au fil des ans, les activités à caractère artisanal. Des cagibis fleurissent çà et là pour proposer des articles de pacotille et autres produits de fantaisie, envahissant le dédale de la cité de Sidi Abderrahmane Etthaâlibi....


M. Tchoubane
El Watan le 06.10.16
Illustration Daboudj1948

...A suivre

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