Ferme "Chenu" Blida |
(Suite des précédent messages)
Sur
dénonciation, il est capturé au mois d'avril par les parachutistes. Il venait
d'échapper à une embuscade tendue la nuit dans une clairière par les mêmes
parachutistes.
Cette
nuit - là, il était en compagnie de Hamid Allouache qui "errait"
(selon son expression), sans arme, dans les parages. Ils devaient, avec deux
autres compagnons d'armes, traverser la clairière, l'un après l'autre,
Abderrahmane taquinait un âne qui refusait d'avancer.
Au
moment où les parachutistes s'étaient mis à tirer sur eux, il n'avait pas encore
traversé la clairière. Ses camarades qui avaient échappé à la fusillade étaient
déjà loin devant. Se trouvant seul dans la nuit noire, il demanda l'hospitalité
au premier gourbi rencontré au-dessus d'une dechra de Derdara, pas loin de Sidi
el Kebir.
Le
lendemain, au petit matin, son hôte d'un soir, courut au poste militaire
français et signala sa présence. Conduit à la ferme Chenu, au faubourg de
Blida, il fut identifié après avoir été sauvagement torturé.
Cela avril
1957, il fut transféré à Alger et incarcéré à la prison de Serkadji.
Il est condamné à mort par le Tribunal
Permanent des Forces Armées d'Alger le 7 décembre 1957, en même temps que
Djamila Bouhired, Djamila Bouazza et Abdelghani Marsali
L'homme qui l'a vendu à l'ennemi, démasqué par
le chef de secteur de l'ALN, paya de sa vie sa traîtrise, me raconta Hamid
Allouache qui traça pour moi le schéma des lieux en me disant :
"Tu es le seul à qui je faits le récit de la capture
d'AbderrahmaneTaleb et de l'exécution du montagnard qui l'a vendu". Hamid
Allouache et mon frère aîné Nour Eddine avaient rejoint ensemble le maquis de
l'Arbaâ-Palestro, au mois de juillet 1956. Nour Eddine devait tomber au champ
d'honneur le 13 septembre 1957, à Bouhandés, au flanc sud de djebel Beni Slah.Trois fois condamné à la peine capitale, Abderrahmane Taleb fut exécuté, le 24 avril 1958, à l'aube, malgré les pressantes démarches effectuées auprès du président de la République française, René Coty, par d'éminentes personnalités françaises comme Jean-Paul Sartre, François Mauriac, Henri-Lévy Bruhl, Francisque Gay, Maurice Duverger, Henri Laugier, Maurice Haudiou, Pierre Emmanuel et par de grands écrivains et publicistes.
Réunies
à Londres, vingt-deux associations nationales d'étudiants de différents pays
avaient demandé, en vain, la révision du procès. Son nom et son parcours furent
présentés au Collège de France, dans les Instituts de recherche, les Facultés
et dans les Grandes Ecoles. Le journal l'Humanité, organe central du PCF,
titrait :"TALEB ne doit pas mourir".
Le jour de son exécution, il dit au Cheikh, désigné par l'administration coloniale pour lire la fatiha : "Prends une arme et rejoins le maquis!". Aucun mot ne sortit de la gorge nouée du taleb, raconte Hamid Guerrab, un rescapé de la guillotine.
Le jour de son exécution, il dit au Cheikh, désigné par l'administration coloniale pour lire la fatiha : "Prends une arme et rejoins le maquis!". Aucun mot ne sortit de la gorge nouée du taleb, raconte Hamid Guerrab, un rescapé de la guillotine.
Le soir, les parachutistes firent irruption chez
le vieil homme, à la rue des Chameaux, à la Casbah, le traînèrent dans les
escaliers jusqu'à la terrasse d'où ils le jetèrent dans le vide.
Les lunettes qu'avait retirées à Aberrahmane Taleb, *Fernand Meyssonnier ("l'exécuteur des arrêts criminels"), se trouvent toujours en France, à Fontaine-de-Vaucluse.
" Je les ai gardées en souvenir", a dit son bourreau.
Les lunettes qu'avait retirées à Aberrahmane Taleb, *Fernand Meyssonnier ("l'exécuteur des arrêts criminels"), se trouvent toujours en France, à Fontaine-de-Vaucluse.
" Je les ai gardées en souvenir", a dit son bourreau.
Sources :
Mohamed
REBAH
Auteur "Des Chemins et des Hommes"
Auteur "Des Chemins et des Hommes"
Wikipedia.
Illustration Daboudj1948
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