dimanche 15 janvier 2012

Yennayer...Assegwas Ameggaz 2962 !




Le mythe de la vieille (ţţamɣart)

Dans l’univers culturel berbère, un drame mythique marqua, de sa forte empreinte, yennayer., des histoires légendaires sont différemment contées au sujet d’une vieille femme, chaque contrée et localité ont leur version.

Une des versions, une vieille femme, croyant l’hiver passé, sortit un jour de soleil dans les champs et se moquait de lui, Yennayer mécontent emprunta deux jours à furar et déclencha, pour se venger, un grand orage qui emporta, dans ses énormes flots, la vieille.

Chez les At-Yenni, la femme fut emportée en barattant du lait, chez les At-Fliq, il emprunta seulement un jour et déclencha un grand orage qui transforma la vieille en statue de pierre et emporta sa chèvre, ce jour particulier est appelé l’emprunt (Amerdil).

Le Kabyle le célébra chaque année par un dîner de crêpes. Le dîner de l’emprunt (Imensi umerdil) fut destiné à éloigner les forces mauvaises.

À Azazga et à Bgayet, la période de la vieille (ţţamɣart) durait sept jours, le mythe de la vieille exerçait une si grande frayeur sur le paysan berbère au point que celui-ci est contraint à ne pas sortir ses animaux durant tout le mois de yennayer.

Le pragmatisme a fait que les jours maléfiques furent adaptés par l’organisation hebdomadaire des marchés dans les villages, cette répartition du temps de la semaine est encore d’actualité.

Chaque commune de Kabylie possède son jour de marché, pour l’esprit rationnel le tabou de ne pas sortir les animaux s’explique plutôt par l’utilisation de la bête comme source de chaleur pour la famille durant le mois le plus froid de l’année, l’architecture intérieure de la maison traditionnelle étaye au demeurant cette argumentation.

Le jour qui précède Yennayer, soit le 12 janvier reste le plus important, la veille donc de cette fête, le repas est frugal, le plus souvent on prépare berkukes, boulettes de farine cuites dans un bouillon léger ou encore Icacmen, blé en grain préparé au lait ou en sauce.

Ailleurs on ne consomme que du lait ou des légumes secs cuits à l’eau. Le lendemain en revanche, on partage un repas copieux en signe de prospérité, composé des éléments suivants :

•    gâteaux/galettes : lesfenj (des beignets), tiγrifin (crêpes),
•    plat des « sept légumes » fait uniquement de plantes vertes ;
•    viande (volaille, chevreaux ou moutons).
•    friandises (fruits secs comme figues sèches, amandes, noisettes, dattes..).

Première coupe de cheveux aux petits garçons, dans certaines régions on dit que l'enfant est comme un arbre, une fois débarrassé des mauvaises influences, il poussera plus fort et plus énergiquement (c’est d’ailleurs à cette période qu’on opère la taille de certains arbres fruitiers).

Le mariage sous le bon présage de Yennayer, les petites filles s'amusent à marier leurs poupées (pratique qui rappelle tislit n wenZar) ;

Rites d’initiation agricoles : on envoie les enfants aux champs afin de cueillir eux-mêmes fruits et légumes.



Sources :
Encyclopaedia Universalis. France S.A. 1989.
Paul Couderc. Le calendrier. P.U.F. Que sais-je. no 203
Jean Servier. Tradition et civilisation berbères. "Les portes de l’année". Éditions du Rocher. août 1985.
(Wikipedia)
* Textes quelques peu remaniés par Daboudj1948.



(Messages réédités)

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