vendredi 11 mars 2011

La Casbah...Ismaël Ait Djafer...

*Ta rue et ta Douera 

                                                                                               ...Un de ses Enfants !



(Suite des précédents messages)

Fin
Parlez-moi
De plaisirs quand les gens criant famine et
Désolation

Mettent en marche le phonographe de leurs plaintes
Et battent
Les tambours de leur misère
Sur une place publique
Personne
Ne s'arrête

Rien ne compte plus
Que ce vide des ventres
A combler qui résonne comme une orgue
Dans les crânes des abrutis satisfaits

Comment pouvez-vous vivre, gens de l'argent et de caviar avec ces poux
Que vous ne grattez pas?
Comment pouvez-vous avaler la pâtée
Gens de cravates et parfums que les cravates
N'étranglent
Pas et que le parfum
N'étouffe
Pas?

Comment pouvez-vous caresser vos femmes, lisser votre moustache,
Hausser les épaules, acheter un timbre, applaudir le Cid au théâtre

Des vies, distiller l'anis de vos satisfactions dans l'alambic de vos
Gosiers de pierre, marcher les pieds au sec et la tête dans un chapeau

Curer les ongles de vos chiens, avoir des enfants, tambouriner
Des doigts sans honte, aller la tête haute et le coeur lourd, rire du rire
Faux
Des gens sans conscience, mâcher le chewing-gum des ânes désabusés,
Décortiquer la croûte
D'un poème
Ou la coque d'une chanson pour en avaler sinistrement le fruit
Se dire comblé
Se dire ravi
Se dire heureux
Se dire bon
Se dire humain

Quand les saltimbanques de la misère
Chantent
Et dansent
Le ballet des petits pains devant des banquettes vides

Quand les clowns
poussifs
Epoumonés
Tuberculeux
De la charité
Soufflent dans le tube de leur intestin grêle
Pour bien vous montrer qu'il est
Vide

Je vous insulte
Hyènes et chacals

Allez-vous faire pendre
A la poutre

De la Vanitas-Vanitatis
Avec votre littérature de bonshommes
Rassasiés

Avec votre éloquence au cou
Tordu

Avec vos Roberto Benzi et vos Paganini
Qui n'ont pas besoin de ronger le bois de leur violon
Pour déjeuner

Ni besoin de leur archet pour se gargariser le
Gosier

Allez-vous faire pendre à la potence de l'Inutilité
Avec vos tableaux

Vos bijoux
Vos bibelots
Vos Aristote et vos Goya

Vos whisky à gogo et vos Peter
Cheney
Vos docteurs Petitot
Vos «voui ma chère»

Et vos taratata
La Pendaison voilà
Charlemagne


...Asuivre


*Rue Tombouctou en médaillon Ismaël Ait Djafer

Aucun commentaire: