« Ourida, ma petite sœur »
Florence BEAUGE, auteure du livre "Algérie une guerre sans gloire. Histoire d’une enquête" (éditions Calmann-Lévy) revient pour El Watan, depuis le témoignage de Louisette IGHILAHRIZ, sur cinq ans de recueil de témoignages et de révélations pour le journal le Monde sur la pratique de la torture et des exécutions sommaires par l’armée française pendant la guerre de Libération nationale.
-Pourquoi avoir écrit ce livre ? La publication des enquêtes dans le Monde n’était-elle pas suffisante ?
Des questions importantes m’étaient sans cesse posées : Massu a-t-il réellement eu des regrets ? Pourquoi Aussaresses m’a-t-il parlé ?
Aussaresses (indiqué par une flèche)
Pourquoi n’ai-je révélé le passé de Jean-Marie Le Pen qu’en 2002 alors que je le connaissais bien avant ?
J.M Le Pen en 1957
Même chose pour le passé du général Schmitt dont j’ai eu connaissance dès décembre 2003.
Je n’aurais pas pu dire tout cela dans Le Monde, faute de place, cela m’a paru susceptible d’être intéressant pour des lecteurs.
Il fallait aussi prendre date. Je sentais que ce retour de mémoire en France qui s’était produit à partir de juin 2000 commençait à s’éparpiller et qu’on disait des inexactitudes.
Je voulais que dans dix, quinze ans on se souvienne de la chronologie des faits, comment ils se sont enchaînés.
L’article sur Louisette IGHILAHRIZ a été un élément déclencheur, la suite de mon travail sur la guerre d’Algérie n’a plus rien eu à voir avec elle, le livre non plus pas directement, en tous les cas.
Ce travail m’a beaucoup apporté, beaucoup touchée, j’y ai laissé quelques plumes, mais je ne regrette rien.
-Votre famille avait-elle un rapport avec la guerre d’Algérie ?
Plusieurs membres de ma famille, oncles et cousins, ont fait la guerre d’Algérie, mais ne m’en ont jamais parlé, en revanche, ils ont suivi avec passion mes enquêtes, et encouragée.
C’est mon beau-père, un ancien militaire, qui m’a mise en rapport avec Louisette IGHILAHRIZ, il avait reçu en 1999 une lettre qui avait mis 20 ans à lui parvenir.
Elle avait en fait été envoyée, par erreur, à son frère André qui avait oublié de la lui retransmettre, et quand André est mort, sa veuve a découvert dans un tiroir cette lettre qui venait de Yamina IGHILAHRIZ, la sœur de Louisette.
Yamina réclamait à mon beau-père, qu’elle avait connu autrefois au Maroc où il était officier des affaires indigènes, son aide pour essayer de retrouver le sauveur de Louisette, le commandant RICHAUD.
-Comment votre beau-père a reçu ce livre ?
-Comment votre beau-père a reçu ce livre ?
Il est en train de le lire, je suis sûre qu’il va l’apprécier, mes enquêtes lui ont cependant fait perdre de nombreux amis qu’il avait gardés dans le milieu militaire.
Ces gradés ont pensé qu’il m’inspirait, ce qui était faux, mon beau-père ne m’a ni inspirée ni demandé quoi que ce soit.
Ce que j’ai fait, je l’ai fait de ma propre initiative, avec les encouragements du directeur de la rédaction du Monde Edwy PLENEL....A suivre
Edwy PLENEL
Annotations et Illustrations Daboudj1948
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