Ou l'ex-El Mahroussa
(Suite des précédents messages)
QUE L’INVENTAIRE DU PATRIMOINE COMMENCE…
La narration historique était de rigueur. Première halte, la
médersa Thâalibia, attenante au mausolée. De style mauresque, d’abord école de
jurisprudence coranique, la médersa devient un établissement secondaire pour
les jeunes musulmans, à l’époque fédérés dans des mouvements estudiantins
proches de la résistance anticoloniale. «Elle fut complétée après la Seconde
Guerre mondiale, sur le plan de l’enseignement supérieur, par la création au
centre d’Alger d’un Institut d’études supérieures islamiques où les diverses
disciplines étaient enseignées suivant les méthodes en vigueur à la Faculté des
lettres et d’où sortirent des magistrats, des professeurs et des fonctionnaires
musulmans», raconte notre guide qui, pour initier l’étape suivante, nous mène
vers la rue Arbadji-Abderrahmane – ancienne rue Marengo –, connue pour son
marché couvert, son ancienne synagogue transformée en mosquée et, surtout, pour
être le paradis des pétards, feux d’artifice et fumigènes étalés sans complexe
et sans peur des édiles locaux.
A peine quelques mètres de la médersa, encore une halte au
numéro 25 : c’est dans cet immeuble de la rue Marengo que le maître du chaâbi
El Hadj M’hamed El-Anka a vécu pendant une quinzaine d’années entre 1944 et
1959. Une plaque commémorative apposée à l’entrée de l’immeuble en témoigne.
Notre guide nous raconte que la rue Marengo et la rue Randon, dont elle est le
prolongement, sont parmi les rares rues de La Casbah où peuvent circuler des
véhicules, à l’exception des rues qui se trouvent à la marge de la Basse-Casbah
telles que la rue de la Lyre ou la rue de Chartres.
Ces deux rues la traversent
en son milieu depuis le marché couvert jusqu’à la Rampe Valée, coupant La
Casbah «en deux», la divisant en la Haute et Basse. Le «23» nous accueille.
C’est là que vit le doyen de la Casbah, celui que tous ici aiment appeler
«Didou», un octogénaire atypique et enfant de la citadelle. Sa particularité :
avoir eu l’ingénieuse idée d’embellir avec des pièces de céramique, de bris de
verre irisés et de morceaux de faïence hétéroclites la façade du hall d’entrée
et la cage d’escalier de son immeuble. Une très belle fresque réalisée par
Didou l’octogénaire…
Après en avoir visité l’ersatz, voilà que nous pénétrons
dans les entrailles de la vieille Casbah qui déroulent à nos pieds une très
longue rue qui monte jusqu’au boulevard de la Victoire, avant de finir sa
course à la rue Tombouctou et la rue des Abderrahmane, où se trouve notamment
le musée Ali-la-Pointe, héro de guerre, héro de «sa» Casbah, aux côtés de
Hassiba Ben Bouali, Zohra Drif, petit Omar et Yacef Saadi. Sauf que,
malheureusement, ce jour-là, le musée est… fermé. Notre vadrouille nous mène à
la rue Sidi-M’hamed-Cherif, connu également sous le nom de rue du Palmier.
C’est là que se trouve l’une des plus vieilles mosquées de la Casbah : Djamaâ
Mohammed-Ech-Chérif.
...A suivre
*Illustrations Daboudj1948
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