mercredi 16 juin 2010

Nakba 15 mai 1948...GAZA recurrence ?





(Troisième partie)

L’achat des terres est d’ailleurs organisé par le mouvement sioniste car, dans l’esprit des sionistes, c’est ce qui doit servir de base économique et politique à l’État juif de Palestine. De grands propriétaires arabes vendent leurs terres et une base foncière commence à être fondée pour le mouvement sioniste qui accueille de nouveaux immigrants.
La situation est très tendue mais, durant les années 1929-1930, l’immigration reste limitée. Tout va changer avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir et, à partir de 1933, l’immigration prend beaucoup d’ampleur. Retenons deux chiffres. Pour la période 1924-1931, le total est de 82 000 immigrants, en comptant ceux qui sont repartis.
Pour la période 1932-1938, donc pour six années seulement, on en a 217 000 qui viennent principalement de Pologne et d’Allemagne alors que les autres venaient d’un peu partout, d’Union soviétique, des Balkans, du Proche-Orient. De plus, il faut souligner que cette immigration venue d’Allemagne et de Pologne est composée de cadres techniques, d’industriels, de professions libérales, donc de gens qui ont des capacités intellectuelles et technologiques. La situation se détériore alors de plus en plus jusqu’à la véritable confrontation violente qui commence en 1936.
1936 : la révolte arabe. C’est une révolte contre l’occupation britannique et contre le mouvement sioniste. Il y a des heurts très durs. La répression britannique ne recule devant rien. D’une certaine manière, on pourrait dire qu’Ariel Sharon n’a rien inventé. Le couvre-feu, les assassinats ciblés ont été pratiqués par les Britanniques. Une partie de l’élite politique palestinienne a disparu avec la répression.
L’année 1936 est aussi un moment important pour la conscience nationale palestinienne : la révolte a eu une fonction fondatrice. On assiste d’abord à des révoltes locales, un peu isolées les unes des autres ; puis une coordination nationale apparaît et c’est certainement le fruit d’une prise de conscience plus large. On ne se bat plus pour telle ou telle région de Palestine mais on se bat pour un pays. C’est l’idée de tribu palestinienne, au sens noble de nation, qui émerge d’une société féodale segmentée. Mais, en même temps, l’année 1936 est un échec terrible.
Devant cette situation, les Britanniques créent une commission d’enquête dirigée par Lord Peel. Dans un Livre blanc, la commission constate que les points de vue sont inconciliables et qu’il n’y a d’autre solution qu’un partage. Le plan prévoit de découper la Palestine : l’État juif serait situé au nord et sur la côte ; l’État palestinien serait dans ce qu’on appelle aujourd’hui la Cisjordanie et au sud avec Gaza, avec une série de corridors pour relier entre eux les différents territoires.
Ce partage est conçu en fonction de la répartition des populations mais dans l’État juif, il y aurait eu deux cent mille Arabes et, dans l’État arabe, mille deux cent cinquante Juifs. Le rapport Peel estime qu’il faudrait parvenir à une homogénéité et, par conséquent, évoque des échanges de populations. Mais, compte tenu du fait qu’il y a d’un côté deux cent mille personnes et de l’autre mille deux cent cinquante, il est bien clair que cet échange ressemble bien plus, en fait, à un transfert de population arabe. De surcroît, le rapport Peel prévoyait que l’État arabe de Palestine serait ensuite fusionné avec la Transjordanie pour former un seul État.
Le gouvernement britannique approuva les conclusions du rapport dans ses principes mais non dans ses modalités pratiques ; en particulier, il n’approuvait pas l’idée de transfert parce qu’évidemment, elle ne pouvait que susciter de violentes réactions du côté arabe.
Chez les Arabes d’ailleurs, le plan Peel provoqua un véritable choc. Toutes leurs craintes se trouvaient d’un seul coup concrétisées : un document officiel de la puissance mandataire démontrait qu’il s’agissait bien de les déposséder d’une partie de leur pays. Le projet d’un État juif contre lequel ils s’étaient battus se précisait et des transferts de population étaient même envisagés.
Le plan Peel fut donc totalement rejeté. Le monde arabe refusa aussi ce plan, sauf le *prince Abdallah, l’émir de Transjordanie, qui ne pouvait être que satisfait puisqu’il avait l’intention de s’emparer de la Palestine. Abdallah réussira d’ailleurs à mettre la main sur une partie de la Palestine après la guerre de 1948 (rappelons que le prince Abdallah des années trente est l’arrière grand père de l’actuel roi Abdallah de Jordanie).
De leur côté, les sionistes étaient très mécontents de ce plan qui ne correspondait pas à leur ambition. Il faut comparer sur la carte ce que le plan Peel leur donnait avec le projet sioniste et ses 50 000 km2. Mais les leaders sionistes, Weizmann et Ben Gourion, estimèrent cependant que ce plan présentait un intérêt majeur : pour la première fois, la puissance mandataire affirmait clairement qu’il fallait un État juif en Palestine.
Au congrès sioniste de 1937 qui se tint en Suisse, à Zurich, la résolution adoptée affirme, comme principe, que le projet de partage de la commission Peel est inacceptable mais le Congrès donne à l’exécutif les pleins pouvoirs « pour engager des négociations en vue d’établir les conditions précises du gouvernement britannique au sujet de l’établissement proposé d’un État juif ».
Après le refus de principe, une ouverture est donc faite pour discuter. C’est une attitude que les sionistes auront souvent dans les moments décisifs : tenter de saisir ce qu’on leur offre tout en affirmant leur désaccord parce que c’est insuffisant.
Compte tenu de la situation sur le terrain, les Britanniques n’ont pas donné suite à ce plan de partage. En 1939, le gouvernement publia un autre Livre blanc qui, cette fois, penche du côté arabe. Le gouvernement décidait de limiter l’immigration juive pour les cinq années à venir à dix mille par an, avec de très strictes restrictions sur la vente des terres. Comme un quota supplémentaire de vingt-cinq mille était prévu, cela fait soixante-quinze mille immigrants pour les cinq ans à venir...A suivre 


"Le Mandat britannique (1920-1948)"
*Article de Jean-Paul Chagnollaud paru sur le blog de l'Association France Palestine Solidarité.
(Illustrations et annotations Daboudj1948)

Mufti Amin al-Husseini né à jérusalem le 4 juillet 1895 décédé à Beyrouth le 5 juillet 1974


Mufti Amin al-Husseini


Abdullah ibn Hussein, 1882-1951, né à La Mecque, il est fait assasiné en 1951, par le Mufti Amin al-Husseini .


Abdullah ibn Hussein

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