dimanche 4 avril 2010

Cheikh El Mokrani



   
Cheikh Mohamed El Mokrani

(Première partie)
La Révolte des Mokrani, survenue le 16 mars 1871, est la plus importante insurrection contre le pouvoir colonial français depuis le début de la conquête de l’Algerie en 1830.
Elle est menée par le Cheikh Mohamed El Mokrani et du Cheikh Haddad, chef de la confrérie des (01)Rahmaniya, en Kabylie.
En 1870, Mohand Aït Mokrane , surnommé Cheikh El Mokrani, est rétrogradé au titre de Bachagha pour avoir soutenu la révolte du Cheikh Bouaquaz, un proche de son père, en 1864-1865.
Cheikh El Mokrani, pour pallier la disette qui touche alors les campagnes, investit sa fortune personnelle et emprunte. L’empressement de ses créanciers et la pression des autorités l'oblige à hypothéquer ses biens.
A cela s'ajoute l'annonce du remplacement de l'autorité militaire française, dont il acceptait de dépendre, par une autorité civile.
Il décide alors de se révolter, mais, en homme d'honneur, il en avise auparavant le général Augerand , après quoi il entre en rébellion en mars 1871
Mais la première manifestation de l'insurrection est intervenue en réalité, dès janvier 1871 sous la forme d'une révolte de spahis qui ont refusé d'être envoyés sur le front de métropole, alors que les intéressés estimaient leur engagement valable uniquement pour servir en Algérie.
Cette révolte, d'abord déclenchée la révolte à Aïn Guettar et à Mondjebeur, s'est ensuite étendue au Tarf et à Bou Hadjar, ainsi qu'à Bône(Annaba) encerclée pendant 3 jours, quelque 20 colons ont été tués, jusqu'à ce qu'une répression très forte soit engagée.
Est complètement fausse, par contre, l'assertion répandue selon laquelle *le décret Crémieux du 24 octobre 1870, attribuant la citoyenneté aux juifs d'Algérie, aurait été la cause de la révolte kabyle.
 On sait cela par Cheikh El Mokrani lui-même, puisque sa lettre exposant les causes de sa rébellion au général Augerand ne contient pas la moindre allusion à ce décret.
Cette légende a, en réalité, été inventée par les Européens et militaires locaux, hostiles à cette accession d'indigènes à la citoyenneté.
Quoiqu'il en soit, la révolte des spahis fut amplifiée à partir du 16 mars 1871 par sa prise en main par Cheikh El Mokrani, dont l'influence était très forte, elle constitua la plus importante insurrection et la dernière d'Algérie durant l'occupation française.


(01)La confrérie Rahmaniya (en kabyle taremanit) est une importante confrérie musulmane soufie, fondée en 1774 par Sidi M'hamed Bou Qobrine en Algérie. La Rahmanyia, à l'origine Khalwatiya, connue une forte audience jusqu'au XIXe siècle, réussissant à fortement s'implanter et se répandre en Afrique du Nord.
Sidi M’hamed Bou Qobrine est le fondateur, vers 1774, de l’ordre confrérique de la Rahmaniya, Il est né au village des Aït Smaïl, près de Boghni en Kabylie.
Après trente ans d’absence, il revient enfin chez lui. Il s’installe d’abord dans son village des Aït Smaïl, où il fonde une zaouïa,il décide par la suite de s’installer à Alger pour y fonder une autre zaouïa. Il choisit de s’installer dans ce qui sera plus tard le quartier du Hamma.
Sa grande zaouïa rayonnera sur toute l'Algérie, cette zaouïa, accueille les pauvres, les orphelins et les étrangers, elle est aussi une université où de nombreuses sciences sont enseignées.
Elle devient le lieu privilégié de la Khalwa (retraite) de ceux qui viennent demander l'initiation; Sa Tariqa Khalwatiya (طريقة خلواتية) est devenu la Rahmaniya (ce qui donnera à la zaouïa Lalla Rahmaniya son nom), en référence à Abderrahmane, le nom de son père.




        Adolphe Crémieux Comte de Nouy

                                                       










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