lundi 5 avril 2010

Cheikh El Mokrani


Qalâa Ath Abbes en médaillon Cheikh Mokrani
(Deuxième partie)

Le mouvement soulève 250 tribus, près du tiers de la population algérienne, la plupart des villes et des villages de Kabylie et des Hauts-Plateaux sont pillés.
Les insurgés sont contraints à la reddition après l’attaque de la Kabylie par les Français, ils sont arrêtés à l’Alma (aujourd’hui Boudouaou) le 22 avril 1871, et (01) le 5 mai Cheikh El Mokrani mourut   au combat près de l’oued Soufflat, sa tombe se trouve à Ath Abbes (Béjaia).
Les troupes françaises (vingt colonnes) marchent sur Tizi Ouzou, Dellys et Draâ El Mizan, le Cheikh Haddad et ses fils se rendent le 13 juillet, après la bataille d'Icheriden.
L’insurrection ne prend fin qu’après la capture de Cheikh Bou-Mezrag, le 20 janvier 1872.
La répression fut très sévère et se traduisit, une fois matée l'insurrection, par de nombreux internements et déportations en Nouvelle Calédonie,on parle des « Kabyles du Pacifique », mais aussi par d'importantes confiscations de terres, qui ensuite ont obligé de nombreux kabyles à s'expatrier.
Bilan : 100 000 Algériens morts, saisie des terres, exil de la famille du Cheikh El Mokrani au sud, émigration de beaucoup d'Algériens, surtout vers la Syrie, déportation d'une partie des « révoltés » en Nouvelle Calédonie et parution du code de l'indigénat 1881.
*Une autre version de son martyr
L’homme s’était posté sur un mamelon qui surplombait le Koudiat El Mesdour, non loin de Bouira qui s’appelait alors Bordj Hamza. Il dirigeait depuis le matin une attaque contre la colonne Cerez.
Il venait d’accomplir la prière du Dhor mais il s’était penché pour une dernière génuflexion en murmurant la profession de foi, comme il tardait à se relever, inquiets, ses compagnons se portèrent à son chevet, ils s’aperçurent, en le relevant, qu’il était mort, frappé par une balle en plein front, victime, très probablement, d’une trahison.

*Cheikh Mohand Aït Mokrane (de son nom exact) est le fils du Cheikh Ahmed El-Mokrani, un des gouverneurs de la région de Medjana (Commune de la Willaya de Bordj-Bou-Arréridj) située dans les hauts plateaux.


*Le régime d'indigénat est mis en place dès 1830. Il établit un régime d'exception pour les colonisés. Ces derniers ne sont pas tenus de respecter les lois françaises et ne dépendent pas de la juridiction française. Ils suivent la loi coranique et la justice est rendue selon la coutume coranique. Ceci reste valable jusqu'à l'abrogation du régime de l'indigénat en 1945. Pour être admis a la nationalité française pleine et entière, quand cela est possible, le musulman doit renoncer à suivre la loi coranique et s'engage à suivre la loi de la République. Il existe en effet de profondes différences entre les deux : polygamie, divorce, égalité homme/femme en matière d'héritage, etc.

Dès 1874, une liste d'infractions punissables par la justice française est dressée à destination des indigènes : réunion sans autorisation ou acte irrespectueux, notamment.
Dès les années 1860, le statut d'indigénat fait débat. De nombreux colons français ne partagent pas la vision de Napoléon III d'un royaume arabe en Algérie. Après la chute du Second Empire, la IIIe République tente bien de simplifier les procédures de naturalisation et même d'évoquer une naturalisation en masse, mais ceci provoque de vives réactions des colons. Les autorités locales traineront d'ailleurs des pieds afin de compliquer la tâche aux musulmans candidats à la naturalisation française. Cette méthode porte ses fruits : entre 1865 et 1915, seulement 2396 musulmans d'Algérie sont naturalisés français.
Les indigènes bénéficient du droit de vote limité. Ils participent ainsi notamment à l'élection des collèges musulmans des conseils municipaux. Ces derniers sont évidemment minoritaires au sein des conseils alors que la population musulmane est le plus souvent majoritaire au niveau démographique. Les musulmans représentent un cinquième du conseil jusqu’en 1919, puis un tiers.
Après la Première Guerre mondiale, la loi du 4 février 1919 réforme la procédure d'accès à la pleine nationalité. Cette réforme est décevante avec seulement 1204 musulmans d'Algérie naturalisés de 1919 à 1930. Hubert Lyautey qui suit de près les négociations avec les colons note : « Je crois la situation incurable. Les colons agricoles français ont une mentalité de pur Boche, avec les mêmes théories sur les races inférieures destinées à être exploitées sans merci. Il n'y a chez eux ni humanité, ni intelligence. » (Cité par Weil Patrick, Qu'est-ce qu'un Français, Paris, Grasset, 2002, p.241)
Le régime de l'indigénat est démantelé en trois temps. L'ordonnance du 7 mars 1944 supprime son statut pénal. La loi Lamine Guèye du 7 avril 1946 reconnaît la nationalité française pleine et entière à tous les Français, indigènes inclus. Enfin, le statut du 20 septembre 1947 impose les principes d'égalité politique et d'accès égal aux emplois de la fonction publique. Mise en application très lentement dans les faits, cette abrogation du statut de l'indigénat devient réelle en 1962. À cette date, l'Algérie devient indépendante et la loi française intègre la notion du double jus soli. Ainsi, tous les enfants nés en France d'un parent algérien sont français dès leur naissance.


(Sources wikipedia et autres)




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