Un autre champion
Nassim Abouriche
VO VIETNAM / Entretien avec un médaillé d’Or à la Coupe
du monde
Marseille-2019 / Nassim Abouriche : «Quand l'hymne national
retentit dans la salle, c’est un rêve qui se réalise»
Nassim Abouriche, athlète de l’Equipe nationale de vo
vietnam, a décroché la médaille d’Or à la coupe du Monde des arts martiaux qui
s’est déroulée en mai 2019 à Marseille (France). Son souhait est désormais de
décrocher encore l’Or, cette fois-ci aux Championnats du monde Alger-2021.
Contacté pour un entretien, il a volontiers accepté de répondre à nos
questions.
Propos recueillis par Abdallah Guessoum
Vous pouvez commencer par une brève présentation à nos
lecteurs ?
Nassim Abouriche, né le 17 mars 1998 à Bâb El Oued (Alger),
j’ai pratiqué un seul sport, le vo vietnam, et dans un seul club, Algérie Sport
où j’ai eu ma première licence à l’âge de 14 ans et évolué de 2012 à ce jour,
de la catégorie des minimes à celle des seniors, et cela grâce a mon cousin
Cheikh Mahrez, qui était déjà passé par le même club. Titulaire du grade de 3 e
dan depuis 2019, je suis par ailleurs arbitre national, toujours dans la
discipline sportive du vo vietnam.
Etudiant en première année de gestion des ressources
humaines (GRH) à l’institut de Bouzaréah (Alger), je suis également diplômé en
secourisme,
Un aperçu sur votre palmarès d’athlète ?
2e place aux Championnats d’Algérie 2017, à
Tipaza, 1 re place aux Championnats d’Algérie 2018, à El Tarf. 1re place aux
Championnats d’Algérie 2019 à Skikda. Médaille d’Or en combat des moins de 60
kg àla C oupe du Monde de vo vietnam dont les épreuves se sont déroulées du 31
mai au 2 juin 2019, à Marseile (France).
Comment se déroule la préparation physique ?
La préparation physique doit être progressive. Il faut en
effet tenir compte de l’âge et de l’état de santé du débutant La séance débute
par une phase d’échauffement. S’ensuivent alors la course sur place, en essayant
de décontracter les muscles au maximum, le saut en extension avec une profonde inspiration.
L’expiration se fait à la réception, en souplesse. Il s’agit
en quelque sorte d’agiter le corps puis de changer l’air en profondeur.
Ensuite, chaque muscle, chaque articulation, chaque ligament sont échauffés,
étirés, par des exercices spécifiques et variés, toujours accompagnés d’un
travail sur la respiration. Le corps d’un athlète doit répondre rapidement à
toute sollicitation, chaque membre se transformant à volonté et instantanément
en arme défensive ou offensive. Au début, l’athlète ne connaissant pas ou peu les
mouvements de combat, le temps d’échauffement est assez long. Par la suite, les
pratiquants, qui ont de l’expérience, n’utilisent que quelques minutes pour
s’échauffer, formant leur corps en travaillant la technique. Ce travail doit
être suivi d’une phase de décontraction et de détente.
Parlez-nous un peu de l’aspect technique du vo vietnam …
Chacun des mouvements s’exécute sur des positions précises,
basses, ancrées dans le sol, lorsqu’on cherche la puissance, légères et souples
pour l’esquive. Le travail des positions, tout d’abord statique, permet avec le temps une très grande mobilité.
C’est un bon exercice de santé renforçant les jambes et le cœur et qui permet d’apprendre
à se centrer et à devenir patient. Le travail des jambes est primordial : le
pied doit être aussi habile que la main. Les coups de pied font donc l’objet
d’un entraînement systématiquement et des deux jambes.
L’apprentissage est progressif. Les coups de pied les plus
simples sont exécutés dans toutes les positions : en avançant, à reculons, en
sautant, en se retournant, avec des séries de mouvements de bras à base de parades et de frappes. Il existe une
série par niveau. Les mouvements, d’abord simples et statiques, finissent toujours
par être plus élaborés.
Que vous a apporté le
sport dans votre vie ?
En réalité, le sport m’a d’abord permis de me fixer des
objectifs à atteindre. On apprend ainsi à se surpasser, à donner le meilleur de
soi-même, avec la sensation d’accomplir quelque chose d’important. Le sport m’a
en fait apporté beaucoup de choses : des relations, des échanges, des voyages…
Une pratique sportive régulière vous permet de dépenser des calories et ainsi
de faciliter la perte de poids. Les activités sportives sont aussi des
occasions de rencontres avec des gens de tout bord. On découvre des personnes
différentes avec qui on vit des moments d’échange et de partage. Quand on
pratique un sport de manière régulière, on apprend, on progresse, on se donne
de nouveaux objectifs qui, une fois atteints, sont source de grande
satisfaction.
J’ai toujours trouvé beau de pouvoir exprimer les
techniques. C’’est un challenge qu’il me paît de réussir. J’aime par exemple
réussir très vite quand j’apprends, exécuter les plus beaux enchaînements et
être le meilleur de mon club. En un mot, j’aime le sport en général et tout ce
que ça m’apporte.
Quel est le meilleur souvenir de votre parcours sportif ?
Il y a beaucoup de choses qui ont marqué mon parcours
sportif, mais le plus beau cadeau dont je me et que
je n’oublierai jamais, c’est cette médaille d’or remportée en combat des moins
de 60 c’était lors de la cérémonie de remise des médailles, quand retentit dans
la salle l’hymne national de mon pays. Cela vous réchauffe à l’intérieur et vous
vous dites alors : l’objectif est atteint. C’est un rêve pour tous les
athlètes.
Qu’est-ce qui vous a manqué le plus pendant le confinement
?
La situation actuelle est compliquée, c’est assez dur,
surtout pour les athlètes de l’Equipe nationale qui préparent les échéances
internationales. En cette période de confinement, ce qui me manque le plus,
c’est surtout le sport, les entraînements et les amis, car il y a une tout
autre motivation qui se crée. Je ne trouve pas de réelle motivation en cette
période de confinement. Ceci dit, je pense que la première chose que je vais faire
une fois le confinement terminé sera de
me donner à fond dès le premier entraîement venu car j’en ai réellement besoin.
Comment avez-vous passé la période de confinement ?
Le confinement a aussi ceci de bénéfique, c’est qu’on a la
possibilité de se reposer et d’être un peu tranquille. C’est forcément un peu
compliqué, parce qu’on ne peut pas s’entraîner, et il y a un impact
psychologique car je n’ai pas de repères. Je me retrouve sans cesse condamné à
chercher une solution pour maintenir ma forme.
Tout le monde est obligé
de s’adapter et c’est certainement plus compliqué pour les sports collectifs.
Fort heureusement, chez moi à la maison, j’ai tout le matériel nécessaire et je
m’entraîne une journée sur deux pour mes parents pour m’avoir guidé tout au long de
ma vie et pour avoir toujours été là pour moi à chacun de mes pas et pour leur
soutien inconditionnel, je voudrais exprimer ma reconnaissance à mes
entraîneurs, Abdelfetah Boudjelkha, Nadir Abouriche, le président de la Fédération
Rabie Aït Medjber, le kiné et tous les amis qui m’ont permis d’atteindre mes
objectifs.
Comme on peut le voir, la situation sanitaire mondiale est aujourd’hui
très instable à cause de cette dangereuse épidémie de Covid-19, et chacun de
nous peut et doit participer la lutte contre ce mal inédit, notamment en
respectant le protocole sanitaire. Je voudrais enfin me recueillir à la mémoire
de toutes les victimes de cette épidémie qui, je le souhaite de tout cœur, ne
sera bientôt plus qu’un lointain souvenir.
Nassim Abouriche et ses proches dont son père Lounès
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire