mardi 9 août 2022

Ighil Mahni...

 


Un autre champion



Nassim Abouriche




VO VIETNAM / Entretien avec un médaillé d’Or à la Coupe du monde

Marseille-2019 / Nassim Abouriche : «Quand l'hymne national retentit dans la salle, c’est un rêve qui se réalise»

Nassim Abouriche, athlète de l’Equipe nationale de vo vietnam, a décroché la médaille d’Or à la coupe du Monde des arts martiaux qui s’est déroulée en mai 2019 à Marseille (France). Son souhait est désormais de décrocher encore l’Or, cette fois-ci aux Championnats du monde Alger-2021. Contacté pour un entretien, il a volontiers accepté de répondre à nos questions.

Propos recueillis par Abdallah Guessoum

Vous pouvez commencer par une brève présentation à nos lecteurs ?

Nassim Abouriche, né le 17 mars 1998 à Bâb El Oued (Alger), j’ai pratiqué un seul sport, le vo vietnam, et dans un seul club, Algérie Sport où j’ai eu ma première licence à l’âge de 14 ans et évolué de 2012 à ce jour, de la catégorie des minimes à celle des seniors, et cela grâce a mon cousin Cheikh Mahrez, qui était déjà passé par le même club. Titulaire du grade de 3 e dan depuis 2019, je suis par ailleurs arbitre national, toujours dans la discipline sportive du vo vietnam.

Etudiant en première année de gestion des ressources humaines (GRH) à l’institut de Bouzaréah (Alger), je suis également diplômé en secourisme,

Un aperçu sur votre palmarès d’athlète ?

2e place aux Championnats d’Algérie 2017, à Tipaza, 1 re place aux Championnats d’Algérie 2018, à El Tarf. 1re place aux Championnats d’Algérie 2019 à Skikda. Médaille d’Or en combat des moins de 60 kg àla C oupe du Monde de vo vietnam dont les épreuves se sont déroulées du 31 mai au 2 juin 2019, à Marseile (France).

Comment se déroule la préparation physique ?

La préparation physique doit être progressive. Il faut en effet tenir compte de l’âge et de l’état de santé du débutant La séance débute par une phase d’échauffement. S’ensuivent alors la course sur place, en essayant de décontracter les muscles au maximum, le saut en extension avec une profonde inspiration.

L’expiration se fait à la réception, en souplesse. Il s’agit en quelque sorte d’agiter le corps puis de changer l’air en profondeur. Ensuite, chaque muscle, chaque articulation, chaque ligament sont échauffés, étirés, par des exercices spécifiques et variés, toujours accompagnés d’un travail sur la respiration. Le corps d’un athlète doit répondre rapidement à toute sollicitation, chaque membre se transformant à volonté et instantanément en arme défensive ou offensive. Au début, l’athlète ne connaissant pas ou peu les mouvements de combat, le temps d’échauffement est assez long. Par la suite, les pratiquants, qui ont de l’expérience, n’utilisent que quelques minutes pour s’échauffer, formant leur corps en travaillant la technique. Ce travail doit être suivi d’une phase de décontraction et de détente.

Parlez-nous un peu de l’aspect technique du vo vietnam …

Chacun des mouvements s’exécute sur des positions précises, basses, ancrées dans le sol, lorsqu’on cherche la puissance, légères et souples pour l’esquive. Le travail des positions, tout d’abord statique,  permet avec le temps une très grande mobilité. C’est un bon exercice de santé renforçant les jambes et le cœur et qui permet d’apprendre à se centrer et à devenir patient. Le travail des jambes est primordial : le pied doit être aussi habile que la main. Les coups de pied font donc l’objet d’un entraînement systématiquement et des deux jambes.

L’apprentissage est progressif. Les coups de pied les plus simples sont exécutés dans toutes les positions : en avançant, à reculons, en sautant, en se retournant, avec des séries de mouvements de bras  à base de parades et de frappes. Il existe une série par niveau. Les mouvements, d’abord simples et statiques, finissent toujours par être plus élaborés.

Que vous a apporté le sport dans votre vie ?                                                                                                               

En réalité, le sport m’a d’abord permis de me fixer des objectifs à atteindre. On apprend ainsi à se surpasser, à donner le meilleur de soi-même, avec la sensation d’accomplir quelque chose d’important. Le sport m’a en fait apporté beaucoup de choses : des relations, des échanges, des voyages… Une pratique sportive régulière vous permet de dépenser des calories et ainsi de faciliter la perte de poids. Les activités sportives sont aussi des occasions de rencontres avec des gens de tout bord. On découvre des personnes différentes avec qui on vit des moments d’échange et de partage. Quand on pratique un sport de manière régulière, on apprend, on progresse, on se donne de nouveaux objectifs qui, une fois atteints, sont source de grande satisfaction.

J’ai toujours trouvé beau de pouvoir exprimer les techniques. C’’est un challenge qu’il me paît de réussir. J’aime par exemple réussir très vite quand j’apprends, exécuter les plus beaux enchaînements et être le meilleur de mon club. En un mot, j’aime le sport en général et tout ce que ça m’apporte.

Quel est le meilleur souvenir de votre parcours sportif ?

Il y a beaucoup de choses qui ont marqué mon parcours sportif, mais le plus beau cadeau dont je me   et que je n’oublierai jamais, c’est cette médaille d’or remportée en combat des moins de 60 c’était lors de la cérémonie de remise des médailles, quand retentit dans la salle l’hymne national de mon pays. Cela vous réchauffe à l’intérieur et vous vous dites alors : l’objectif est atteint. C’est un rêve pour tous les athlètes.

Qu’est-ce qui vous a manqué le plus pendant le confinement ?

La situation actuelle est compliquée, c’est assez dur, surtout pour les athlètes de l’Equipe nationale qui préparent les échéances internationales. En cette période de confinement, ce qui me manque le plus, c’est surtout le sport, les entraînements et les amis, car il y a une tout autre motivation qui se crée. Je ne trouve pas de réelle motivation en cette période de confinement. Ceci dit, je pense que la première chose que je vais faire une fois le  confinement terminé sera de me donner à fond dès le premier entraîement venu car j’en ai réellement besoin.

Comment avez-vous passé la période de confinement ?

Le confinement a aussi ceci de bénéfique, c’est qu’on a la possibilité de se reposer et d’être un peu tranquille. C’est forcément un peu compliqué, parce qu’on ne peut pas s’entraîner, et il y a un impact psychologique car je n’ai pas de repères. Je me retrouve sans cesse condamné à chercher une solution pour maintenir ma forme.

 Tout le monde est obligé de s’adapter et c’est certainement plus compliqué pour les sports collectifs. Fort heureusement, chez moi à la maison, j’ai tout le matériel nécessaire et je m’entraîne une journée sur deux pour   mes parents pour m’avoir guidé tout au long de ma vie et pour avoir toujours été là pour moi à chacun de mes pas et pour leur soutien inconditionnel, je voudrais exprimer ma reconnaissance à mes entraîneurs, Abdelfetah Boudjelkha, Nadir Abouriche, le président de la Fédération Rabie Aït Medjber, le kiné et tous les amis qui m’ont permis d’atteindre mes objectifs.

Comme on peut le voir, la situation sanitaire mondiale est aujourd’hui très instable à cause de cette dangereuse épidémie de Covid-19, et chacun de nous peut et doit participer la lutte contre ce mal inédit, notamment en respectant le protocole sanitaire. Je voudrais enfin me recueillir à la mémoire de toutes les victimes de cette épidémie qui, je le souhaite de tout cœur, ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir.

Nassim Abouriche et ses proches dont son père Lounès

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