dimanche 6 septembre 2009

Djamâa Lekbir ou sauna ? (Djamâa Ejdid)




(Suite des précédents billets)

Djamâa Ejdid (Mosquée de la Pêcherie)

Cette mosquée, du rite hanéfite, fut élevée en 1660, sur l'emplacement de la médersa Bou Anan. Ce temple, construit de par la volonté de la Milice, est à vrai dire, rappelons-le, l'œuvre de la population entière d'El-Djezaïr, qui fournit tous les fonds nécessaires à son édification.


Auprès de ce monument que baignait jadis la mer, se trouvaient la petite mosquée "des Pêcheurs" (Mesdjed-el-Houatin) et la Porte de la Mer (Bab-el-Behar), indiquée précédemment.


Cet édifice affecte la forme d'une croix. Sa superficie est de 1 371 mètres carrés.
L'architecte qui en dressa les plans était un esclave chrétien lequel, dit une légende, fut mis à mort pour avoir évoqué en cet ouvrage le symbole de sa propre religion. Rien n'est moins exact, car ainsi qu'on l'a déjà fait remarquer, Mahomet II donna en 1453, après la prise de Constantinople, la basilique Sainte-Sophie (de forme cruciale), comme modèle de mosquée.


Or, Djamaa-Djedid ayant été construite sous les Turcs et pour les Turcs, il est tout naturel qu'elle ait reçu la forme qui la signale.
Le minaret avait, en principe, trente mètres de hauteur. Les remblais effectués dans la rue de la Marine, après 1830, réduisirent cette hauteur à vingt-cinq mètres. Dans la rue de l'Arc, dénommée autrefois Kâ-es-sour (le pied du rempart), se trouvait une entrée du temple, que surmontait une inscription turque. Cette pièce graphique fut détruite en 1846, alors qu'un savant de France cherchait à en déchiffrer le texte.


Il y a à remarquer en cette mosquée : le mihrâb tapissé de faïences précieuses et encadré de fines broderies de plâtre (
Auprès du mihrâb se trouve une inscription mentionnant le nom du directeur des travaux de l'intérieur : El-Hadj Habib), et le minbar (tribune à prières) fait de marbres délicatement ciselés, débris de la chaire de Djamaa-es-Sida, détruite en 1832. Le plafond de bois ciselé et enluminé qui décore la mahakma attenante à ce temple, vient aussi de la mosquée Es-Sida).


Djamaa-Djedid possède un Coran (jadis à la mosquée Ketchaoua) qu'offrit au XVIIIè siècle, un sultan de Constantinople au pacha d'Alger. Ce livre est certes supérieur par ses enluminures à bien des échantillons artistiques de ce genre qu'a légués le Moyen-âge.
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L'horloge à carillon (sortie des ateliers de wagner, fut rapportée à Alger en 1833) que l'on voit sur le minaret, se trouvait en 1842 sur la Jénina. Elle fut en 1847, transportée à Djamaa-Djedid, non sur le temple même, mais sur un échafaudage dressé à l'extérieur, cela en considération de la loi coranique opposée à l'emploi sur les mosquées de la cloche qui rappelle le christianisme, ainsi d'ailleurs que de la trompette qui évoque le souvenir de la religion judaïque (Devoulx).


Cependant en 1853, pour donner une assise plus stable à l'horloge, on dut installer celle-ci sur le minaret où elle se trouve actuellement. L'émotion causée dans la population musulmane par cet événement fut assez vive mais elle ne dura pas.


En mars 1857, furent placées trois cloches pesant respectivement 50, 80 et 120 kilogrammes. L'accommodation du minaret fut œuvre de l'architecte de la ville, Bournichon. La même année, il fut procédé à la restauration de la mosquée. La dépense s'éleva à 20.000 francs. En septembre 1859, l'horloge fut dotée d'un cadran transparent.


Ainsi qu'il a été dit précédemment, les sous-sols de cette mosquée servirent de magasins à l'armée, jusqu'en 1864, époque à laquelle les Domaines les louèrent à un particulier.
Ainsi qu'il a été dit, Djamaa-Djedid fut sauvée de la ruine en 1831, par le colonel du génie, Lemercier.


Menacée à nouveau en 1910, ainsi que sa voisine, l'antique Djamaa-Kebir, par un projet de transformation de la ville, elle fut encore sauvée grâce à l'intervention des Amis du Vieil El-Djezaïr. La gracieuse mosquée, Djamaa-Djedid est devenue célèbre par le particulier charme qu'elle présente aux soirs illuminés des 14 juillet, dans le luxe de ses broderies de feu, de ses pendeloques de gemmes embrasées, de ses rutilants colliers de corail, de ses incandescentes étoiles éclatant sur des lacis d'or semés de pierreries.


M. Ben Zakour en est actuellement le Muphti. Elle fut visitée par l'Empereur, le même jour que Djamaa-Kébir. Classée en 1887.

(Source Wikipedia)



Daboudj1948

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