jeudi 7 mai 2015

La Casbah....Un de ses enfants !

Bab Djedid en médaillon Abderahmane Mekhlef

(Suite des précédents messages)



Le journalisme mène à tout, à condition d’en sortir ! Et bien, Abderrahmane n’en est pas sorti bien qu’il goûte à une retraite tranquille.  «C’est un sacerdoce, un virus qui ne vous quitte plus.» Homme à l’apparence sage, mais au discours parfois fiévreux, Abderrahmane s’est raconté en racontant les autres. Tous ceux qui, avec lui, ont partagé cette passion depuis plus d’un demi-siècle. Notamment ses confrères pour lesquels il a une affectueuse estime.

En ces moments propices, on pense d’abord aux martyrs de la plume de l’APS, Abdelatif Ahmed, Benmechiche Smaïl, Benachour, Legoui Lamine, Smain Sbaghli.

On pense aussi aux Larbi Oussedik, Abderrahmane Touimer, Nouredine Ouardi, Benamar Benzeghoud, Merad El Hadi qui ont été parmi les pionniers avec Ahmed Belaïd, Nacer Mehal, Berrezal Abderazak, Madjid Abdi, Bouzamondo Mohamed, Belkacem Elouafi, Omar Zekmi, Abdelkrim Amar, Mahmoud Lassel, Laïd Bessi, etc. Homme attachant, attentif et subtil, Mekhlef a la voix tranquille et nonchalante et un phrasé en accord avec son tempérament.



ENFANT DE LA CASBAH

Il nous fait comprendre que rien ne s’accomplit sans conviction et sans travail assidu. Abderrahmane a conçu le journalisme comme un marathon sportif où il faut avoir du souffle, de la patience, de la rigueur et du labeur ! Ce journaliste accompli pense fermement que l’ouverture d’esprit est le meilleur gage pour préserver les bonnes postures face à toutes les impostures. «J’ai intégré l’APS en 1962, qui venait d’emménager au Télemly après l’épisode de Tunis.

C’était un petit appartement qui accueillait des journalistes de toutes nationalités, portugais, américains, tunisiens, marocains, français… Le recrutement le plus important était celui de Djebrane Hocine, journaliste confirmé à Radio Luxembourg qui s’est beaucoup investi dans la formation des jeunes. Sous son impulsion, l’APS est devenue, selon  les dires d’un vieux routier de la presse, Joanides, correspondant grec de l’agence Reuters à Alger, la meilleure agence régionale qu’il a connue dans sa longue carrière.

Le malheur, c’est qu’il y a eu un quarteron de collègues, dont l’égocentrisme était inversement proportionnel à leur incompétence qui ont décidé de nuire à Djebrane, parvenant à le dégommer en lui collant toutes les crasses possibles. Sa femme est morte de chagrin, alors que lui traînait ces dernières années avec la destinée de tous les Chibanis qui ont vogué entre les deux rives de la Méditerranée avant de nous quitter.




Hamid Tahri
El Watan le 03.05.15 
*Illustrations Daboudj1948


...A suivre

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