Bab Djedid en médaillon Abderahmane Mekhlef
(Suite des précédents messages)
Le journalisme mène à tout, à condition d’en sortir ! Et
bien, Abderrahmane n’en est pas sorti bien qu’il goûte à une retraite
tranquille. «C’est un sacerdoce, un
virus qui ne vous quitte plus.» Homme à l’apparence sage, mais au discours
parfois fiévreux, Abderrahmane s’est raconté en racontant les autres. Tous ceux
qui, avec lui, ont partagé cette passion depuis plus d’un demi-siècle.
Notamment ses confrères pour lesquels il a une affectueuse estime.
En ces moments propices, on pense d’abord aux martyrs de
la plume de l’APS, Abdelatif Ahmed, Benmechiche Smaïl, Benachour, Legoui
Lamine, Smain Sbaghli.
On pense aussi aux Larbi Oussedik, Abderrahmane Touimer,
Nouredine Ouardi, Benamar Benzeghoud, Merad El Hadi qui ont été parmi les
pionniers avec Ahmed Belaïd, Nacer Mehal, Berrezal Abderazak, Madjid Abdi,
Bouzamondo Mohamed, Belkacem Elouafi, Omar Zekmi, Abdelkrim Amar, Mahmoud
Lassel, Laïd Bessi, etc. Homme attachant, attentif et subtil, Mekhlef a la voix
tranquille et nonchalante et un phrasé en accord avec son tempérament.
ENFANT DE LA CASBAH
Il nous fait comprendre que rien ne s’accomplit sans
conviction et sans travail assidu. Abderrahmane a conçu le journalisme comme un
marathon sportif où il faut avoir du souffle, de la patience, de la rigueur et du
labeur ! Ce journaliste accompli pense fermement que l’ouverture d’esprit est
le meilleur gage pour préserver les bonnes postures face à toutes les
impostures. «J’ai intégré l’APS en 1962, qui venait d’emménager au Télemly
après l’épisode de Tunis.
C’était un petit appartement qui accueillait des
journalistes de toutes nationalités, portugais, américains, tunisiens,
marocains, français… Le recrutement le plus important était celui de Djebrane
Hocine, journaliste confirmé à Radio Luxembourg qui s’est beaucoup investi dans
la formation des jeunes. Sous son impulsion, l’APS est devenue, selon les dires d’un vieux routier de la presse,
Joanides, correspondant grec de l’agence Reuters à Alger, la meilleure agence
régionale qu’il a connue dans sa longue carrière.
Le malheur, c’est qu’il y a eu un quarteron de collègues,
dont l’égocentrisme était inversement proportionnel à leur incompétence qui ont
décidé de nuire à Djebrane, parvenant à le dégommer en lui collant toutes les
crasses possibles. Sa femme est morte de chagrin, alors que lui traînait ces
dernières années avec la destinée de tous les Chibanis qui ont vogué entre les
deux rives de la Méditerranée avant de nous quitter.
Hamid Tahri
El Watan le 03.05.15 *Illustrations Daboudj1948
...A suivre
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